Soutien renouvelé des Américains à la Tunisie, à condition d'avancer dans les réformes et d'orienter les aides vers l'investissement Optimiste quant à la capacité de la Tunisie à sortir de sa crise économique, le chef du gouvernement provisoire s'est réjoui de la volonté des pays frères et amis de soutenir le pays en cette fin de période transitoire. Il a dans ce sens signalé, avec grande satisfaction, le soutien renouvelé des Etats-Unis à l'expérience tunisienne. Un soutien qui s'est matérialisé essentiellement par le démarrage du dialogue stratégique, de l'octroi de garantie de prêt à la Tunisie d'un montant de près de huit cents millions de dinars et de bourses d'études et de formation à quatre cents jeunes Tunisiens. De retour d'une visite de quatre jours aux Etats-Unis, le chef du gouvernement a tenu, hier à l'aéroport Tunis-Carthage, une conférence de presse dans laquelle il a donné un aperçu des entretiens avec les hauts responsables américains et à leur tête le président Barack Obama. Il a souligné, à cette occasion, que les Américains soutiennent la Tunisie économiquement et politiquement à une seule condition: accélération du rythme des réformes et orientation des aides vers l'investissement. En d'autres termes, les aides ne doivent pas être orientées vers la consommation mais plutôt vers des projets productifs à mêmes de générer de l'emploi. Cela dit, précise-t-il, «les Tunisiens sont appelés, plus que jamais, à compter sur eux-mêmes, faire preuve de discipline et de saisir les chances qui leur sont offertes pour permettre au pays prospérité économique, stabilité sociale et transition démocratique réussie. Car, explique-t-il, si les soutiens manifestés par les pays frères et amis contribuent certes à faire sortir la Tunisie de cette crise, nous sommes en revanche appelés à compter sur nous-mêmes en premier lieu. Cela nécessite le lancement de réformes radicales et sérieuses et la mise en place d'un plan d'action complet et global pour résoudre les problèmes chroniques d'un côté et davantage de sacrifices qui seront consentis par tout le monde, de l'autre. Il a dans ce contexte annoncé le démarrage, aujourd'hui, des préparatifs pour le dialogue national sur l'économie, afin de sortir de l'impasse, et élaborer les mesures urgentes qui s'imposent, en vue d'instaurer une plateforme d'action pour les prochains gouvernements. Visite réussie Revenant sur sa visite à Washington, le chef du gouvernement l'a qualifiée de réussie puisqu'elle a atteint les objectifs escomptés et que sa rencontre avec le président américain a été «fructueuse. Cette rencontre a porté essentiellement sur les facteurs de réussite de l'expérience tunisienne. Sur le plan financier, M. Jomâa n'a pas oublié de parler de la décision du président américain de l'octroi à la Tunisie d'une garantie de prêt d'une valeur de près de huit cents millions de dinars, outre l'accord conclu sur la poursuite du soutien apporté au Fonds de développement des petites entreprises. Point fort de cette visite, le démarrage du dialogue stratégique tuniso-américain qui représente un moyen permettant à la Tunisie l'accès au marché américain et la promotion de la destination Tunisie. Une promotion confortée notamment par la levée de l'interdiction de voyage vers la Tunisie. Cette décision prise dernièrement est un très bon message pour les investisseurs et touristes du monde entier puisqu'elle illustre la confiance des Etats-Unis en la stabilité et la sécurité en Tunisie. Abordant le volet sécuritaire, le chef du gouvernement a parlé du renforcement de la coopération bilatérale pour faire face aux grands défis sécuritaires, à la lumière des derniers développement à l'échelle régionale. Ainsi, «la coopération sera axée essentiellement sur le renforcement des équipements pour les forces de sécurité et l'armée nationale». Pas de nouvelles conditions Parlant de ses entretiens avec les responsables des institutions financières internationales, il a précisé avoir reçu des promesses de la part des responsables de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) et de leurs conseils d'administration, pour que leurs relations avec la Tunisie soient empreintes davantage de souplesse. Ces institutions, a-t-il insisté, n'ont pas exigé de nouvelles conditions pour l'attribution de crédits à la Tunisie. Diplomate, il a préféré parler plutôt d'«engagements» qui n'ont pas été honorés jusqu'à présent par le pays. Les rencontres de M. Jomâa avec des responsables de sociétés actives dans le domaine de la technologie a été pour ces derniers une occasion d'exprimer leur volonté de travailler avec la Tunisie car «l'avenir économique dans le monde se fera dans le domaine des technologies modernes et des industries à forte valeur ajoutée», souligne le chef du gouvernement.