estime le gouverneur de la BCT «Le déficit de la balance commerciale est plus grave que celui du budget général du pays vu les importantes ressources financières en devises qu'il requiert, contrairement au déficit budgétaire, lequel peut être comblé moyennant le recours au dinar tunisien», a déclaré le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedli Ayari, à l'occasion de sa rencontre, hier, avec le président provisoire de la République Mohamed Moncef Marzouki au Palais de Carthage. Ayari a précisé avoir informé le président de la République du déficit de la balance commerciale qui a atteint des niveaux critiques en raison du déséquilibre existant entre la valeur des exportations et le volume des importations, outre la baisse de l'investissement national et étranger, selon un communiqué de la présidence de la République. Le gouverneur de la BCT a présenté, au cours de cette entrevue, l'état de la situation financière et économique du pays et une analyse de la balance commerciale. Le déficit commercial s'est encore aggravé, au cours du premier trimestre 2014, pour atteindre 3.290,3 millions de dinars (MD) contre 2.418,9 MD en 2013. Le taux de couverture des importations par les exportations a chuté à 6,7 points (67,6% contre 74,3%), selon les dernières statistiques publiées par l'INS. Ayari a également présenté, à cette occasion, les états financiers de la BCT après qu'ils ont été adoptés par le conseil d'administration de la banque et vérifiés par les auditeurs, conformément aux dispositions constitutionnelles en vigueur. Le gouverneur de la BCT a ainsi appelé à «intervenir d'urgence pour résoudre cette situation, moyennant le développement des exportations, la maîtrise des importations et l'attraction des investissements». Aggravation du déficit commercial Le déficit commercial s'est encore aggravé au cours du premier trimestre 2014, pour atteindre -3.290,3 millions de dinars contre -2.418,9 en 2013. Le taux de couverture des importations par les exportations a chuté à 6,7 points (67,6% contre 74,3%), selon les dernières statistiques publiées par l'INS. L'INS a précisé que le déficit commercial est dû au déficit enregistré avec certains pays européens dont l'Italie (-262,3 MD), l'Espagne (-209,7 MD), la Chine (-661,7 MD), la Turquie (-382,5 MD) et les Etats-Unis (-304,1 MD). Les exportations nationales, évaluées à 6.855,2 MD, ont baissé de 1,8% (contre une augmentation de 8,5% au cours du premier trimestre 2013), alors que les importations de l'ordre de 10.145,5 MD ont augmenté de 7,9% (+3,8% en 2013). La régression des exportations résulte, essentiellement, de la chute des exportations des produits agricoles et alimentaires (-38,5%), du fait de la chute de nos ventes d'huile d'olive (71,8 MD, contre 328,2 MD). De même, le secteur des phosphates et dérivés a diminué de 14% suite à la baisse des exportations de dérivés des phosphates (113,5 MD contre 90,3 MD). A contrario, les exportations ont évolué positivement dans le secteur de l'énergie (+7,2%), le secteur des industries mécaniques et électriques (+5,5%) et les industries diverses (+8,4%), alors que les exportations du secteur du textile-habillement et cuir sont restées stables. L'accroissement des importations est dû, essentiellement, à la progression des importations énergétiques (30,6%), des produits agricoles et alimentaires de base (+8,8%), du fait de l'augmentation de nos achats en blé dur (195,5 MD contre 132,6 MD). En outre, les importations de biens d'équipement ont crû de 5,4% et les matières premières et produits semi-manufacturés de 3%. D'un autre côté, les importations des matières premières phosphatées ont diminué de 11,1% et celles des produits de consommation non-alimentaires de 1,3%. S'agissant de la répartition géographique de nos exportations, nos ventes vers l'Union européenne (75% du total des exportations) se sont améliorées de 1,3% avec une évolution notable des exportations avec certains partenaires européens, dont la Grande-Bretagne (30,5%), l'Allemagne (+18,1%) et l'Italie (+4,4%). Nos ventes vers la France se sont quasi stabilisées (+0,4%), alors que les exportations se sont améliorées avec la Russie (+29,6%), la Chine (+13,6%) et l'Algérie (+18,9%). Nos ventes sont en baisse avec certains partenaires arabes, tels que la Libye (-36,3%) et le Maroc (-15,8%). En ce qui concerne les importations, les achats de la Tunisie de l'Union européenne (54,4% de l'ensemble des importations) se sont élevés à 5.521,7 MD (+3,2%). Le pays importe essentiellement de la France et de l'Italie avec des parts respectives de 16,8% et de 16,1%, mais a accusé une baisse de 10,1% avec la France. Avec l'Italie, les importations ont crû de 22,2%. Par contre, les échanges commerciaux ont généré un excédant, principalement avec notre premier partenaire, la France, d'une valeur de 205,9 MD, la Hollande (159,3 MD), la Grande-Bretagne (107,6 MD) et la Libye (209,5 MD).