La Tunisie fait face à un niveau relativement élevé de pauvreté et de chômage, surtout parmi les jeunes, les femmes et les diplômés du supérieur. Des disparités régionales sont toujours persistantes avec des conséquences négatives sur la population Un an avant l'échéance de 2015, date limite que la communauté internationale s'est fixée au cours du Sommet pour le Millénaire de 2000, le rapport national de suivi des Objectifs du millénaire pour le développement 2013 a été publié, indiquant les taux de réalisation des huit cibles des OMD jusqu'à l'année dernière. Ce rapport de suivi des OMD 2013 paraît à un moment où le monde se lance dans un débat sur le nouvel agenda de développement international post-révolution, qui remplacera le cadre des OMD. Le rapport indique que « les forts taux de croissance économique relevés avant la révolution et reconnus au niveau macroéconomique ont donné des résultats mitigés en termes d'impact réel sur la population. Aujourd'hui, la Tunisie fait face à un niveau relativement élevé de pauvreté et de chômage, surtout parmi les jeunes, les femmes et les diplômés du supérieur. Des disparités régionales sont toujours persistantes avec des conséquences négatives sur la population. Le bilan sur le front des OMD est également mitigé. Bien que des progrès importants aient été réalisés au niveau des moyennes nationales des indicateurs, ces dernières cachent des réalités moins optimistes si elles sont examinées de près ». D'après les indicateurs du rapport, la Tunisie a déjà atteint l'objectif de réduire de moitié la population vivant sous le seuil de la pauvreté fixé à 1,25 dollar par jour. « Même si le taux de pauvreté a baissé de moitié entre 1990 et 2005, le nombre de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté est resté stable. La Tunisie n'a pas pu éradiquer la pauvreté extrême, malgré les efforts consentis par l'Etat et les performances macroéconomiques enregistrées durant cette période ». La Tunisie s'éloigne davantage de la première cible et « ne pourra à moyen terme la concrétiser », qui consiste en effet, à « assurer le plein emploi et la possibilité pour chacun, y compris les femmes et les jeunes, de trouver un travail décent et productif ». Comme indiqué dans le rapport, la Tunisie est parvenue à atteindre deux des huit objectifs, à savoir : « réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue et diminuer, d'ici 2015, la proportion de personnes n'ayant pas un accès viable à l'eau potable et à des installations sanitaires de base. Elle est aussi sur la bonne voie pour atteindre quatre autres. Malgré ce succès relatif, il demeure des domaines où les progrès demeurent lents », précise Mme Maria Luisa Fornara, représentante des Nations Unies en Tunisie. Concernant l'objectif relatif au partenariat mondial pour le développement, ledit rapport a montré que le poids de la dette par rapport au PIB a baissé de près de 50% en 2003 pour atteindre 37% en 2010, puis remonter à environ 40% en 2012. « Une évolution comparable a été enregistrée pour le service de la dette, rapporté aux recettes extérieures. Avant la révolution, cet indicateur a vraisemblablement été affecté par les impacts de la crise économique internationale, notamment sur les exportations ». Toujours pour cet objectif, un important développement de l'accès aux nouvelles technologies, en particulier la téléphonie mobile, a été enregistré. Cependant, l'Internet à haut débit est caractérisé par des disparités régionales considérables. Pour le reste des objectifs, dont l'éducation, la promotion de l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, la réduction de la mortalité des enfants..., des progrès considérables ont été enregistrés. Par ailleurs, le rapport national des OMD présente les politiques, les programmes, et les projets réalisés en matière d'OMD et identifie les obstacles qui ont empêché la concrétisation de certains objectifs, sachant que la Tunisie a réalisé deux des huit OMD.