Le prétexte d'impulser le tourisme et d'augmenter les réserves en devises est, selon les protestataires, inconcevable. Des députés et d'autres partis les rejoignent devant l'ANC Des membres de la société civile se sont rassemblés hier devant le siège de l'Assemblée nationale constituante (ANC) derrière la banderole « Non à la normalisation ». Un mouvement qui se tient en réaction à la récente visite en Tunisie d'un groupe de touristes détenteurs de passeports israéliens. Les protestataires réclament l'audition de la ministre du Tourisme Amel Karboul et du ministre délégué chargé de la sécurité Ridha Sfar. Pour l'activiste Rim Boughanmi, permettre à des Israéliens d'entrer en Tunisie est « sans précédent » dans l'histoire du pays. Elle a tenu à préciser que les juifs qui viennent chaque année accomplir le pèlerinage de la Ghriba à Djerba se présentent avec des passeports non israéliens. « Il est inconcevable d'autoriser des Israéliens à visiter le pays sous prétexte d'impulser le tourisme et d'augmenter les réserves en devises ». Les députés Fayçal Jadlaoui, Azad Badi, Béchir Nefzi et Habib Khedher ont rejoint les protestataires. Pour ce dernier, la Constitution porte un engagement franc à défendre la cause palestinienne par divers moyens, dont le bannissement de la normalisation. Concernant l'audition des deux ministres, il a précisé qu'une pétition a été déposée au bureau d'ordre, en attendant la tenue d'une séance de questionnement pour trancher la question. Les associations participant à ce mouvement ont distribué une déclaration dans laquelle elles suspectent « une intention de nouer des relations avec l'état sioniste ». Les associations signataires demandent l'audition de Jomâa, Karboul et Sfar ainsi que tous les responsables impliqués dans cette affaire. Les mouvements Wafa et Libres ( Ahrar) ainsi que l'Union générale tunisienne des étudiants ont pris par à cette manifestation aux côtés d'associations actives dans la défense de la cause palestinienne. Vendredi, Amel Karboul a, lors d'une conférence de presse, tenu à préciser que l'entrée d'Israéliens était de tout temps autorisée. « La Tunisie aspire à accueillir des milliers de juifs, lors du pèlerinage de la Ghriba ». Pour la ministre, « cela permettra de renforcer l'image de la Tunisie à l'étranger, en tant que pays tolérant et ouvert à toutes les religions ». Ce qui ne manquera pas de dynamiser la saison touristique, a-t-elle ajouté.