Une saison en dents de scie, en dépit du suspense Le championnat s'est achevé le 10 mai avec comme verdict le couronnement de l'Espérance Sportive de Tunis qui a remporté le 29e titre de champion de son histoire. La saison 2013-2014 a connu des hauts et des bas. La fédération et la direction technique s'attellent au début de chaque saison à trouver la meilleure formule pour contrecarrer les calculs de quelques clubs, rien n'y fait. Cette fois aussi, nous avons eu droit à quelques coups montés et on se demande si l'instance fédérale parviendra un jour à mettre fin à ce cirque. Toutefois, la saison n'est pas totalement à marquer d'une pierre noire. Il y a eu des points positifs sur lesquels nous reviendrons. Play-off : suspense jusqu'au bout Cette saison, le play-off a tenu ses promesses. L'Espérance Sportive de Tunis à certes remporté le titre, mais les «Sang et Or» ont, comme tous leurs adversaires, goûté à la défaite. Nous étions donc loin de la saison où ces derniers faisaient la loi et le rouleau compresseur. Cela a évidemment donné du charme au play-off, puisque le suspense a été entretenu jusqu'à la dernière journée. Cependant, ce sont pratiquement les mêmes équipes que l'on retrouve au dernier virage de la compétition, en l'occurrence Espérance, Etoile, Club Africain et ASHammamet. La suppression du bonus n'a pas simplifié les choses. Ce sont toujours les mêmes équipes que l'on retrouve aux premières loges. C'est sans doute une question de budget et le panorama ne changera pas de sitôt, tant que les autres équipes n'auront pas amélioré leurs finances. Relégation : les calculs l'ont emporté La course à la relégation n'aura pas été finalement aussi passionnante que l'on s'y attendait. Fédération et direction technique ont annulé le play-out. Mais cela n'a pas empêché certaines équipes de marchander les victoires et les défaites. N'ayons pas peur de le dire, l'Espérance et le Club Africain ont joué un mauvais tour à Gremda et Sakiet Ezzit, en perdant respectivement face au Sporting de Moknine et l'ASHAriana. Le remède aux petits calculs n'est pas prèst de s'arrêter et porte préjudice à notre compétition. Il y a aussi un autre facteur qui fait énormément de mal au handball, le manque de discipline d'une partie du public. Les scènes vécues à Sousse entre l'Etoile et l'Espérance et au Palais des sports entre l'Espérance et le Club Africain à deux reprises ne font pas honneur à la discipline. La conclusion n'est pas difficile à deviner : notre championnat national est invendable à cause d'un public hystérique. La fédération a, en effet, eu du mal à trouver preneur à sa compétition cette saison. C'est peut-être un miracle qu'elle soit parvenue à trouver un acquéreur en fin de saison. Arbitrage : encore et toujours Le grand malaise du championnat cette saison a été encore une fois l'arbitrage. Aujourd'hui, la fédération ne dispose que d'une seule paire arbitrale d'envergure internationale, le duo Samir Krichen et Sami Makhlouf. Beaucoup de clubs ont souffert le martyre à cause des tares arbitrales, au point d'en avoir payé le tribut rubis sur ongle. La programmation a aussi porté atteinte à la bonne marche de la majorité des équipes. Le calendrier des compétitions africaines a été un fardeau supplémentaire pour la fédération, obligée de programmer à maintes reprises deux rencontres par semaine. Ce n'était pas à l'avantage des petites écuries dont la majorité comptent dans leurs rangs des étudiants. Nous parlons bien entendu des clubs de l'intérieur du pays. Il n'y a donc pas eu de calendrier fixe. De plus, la saison s'est achevée prématurément pour les équipes non qualifiées au play-off et éliminées de la Coupe de Tunisie. Perspectives L'instance fédérale va devoir incessamment se pencher sur les perspectives pour améliorer le niveau de la compétition. Pour la prochaine saison, la nouveauté pourrait être de voir la sélection nationale junior (garçons) participer au championnat de la nationale A ou B. La décision sera prise en temps opportun. Il y aura aussi un vide à combler au niveau du calendrier. On devrait alors avoir recours à la coupe de la fédération, et la supercoupe de Tunisie pourrait refaire surface. Elle existe d'ailleurs dans les règlements de la Fthb comme étant le match d'ouverture avant les trois coups du championnat. Enfin, et nous ne cesserons de le répéter, la formation des arbitres et des délégués des matches est un impératif. Aujourd'hui, le niveau de certaines équipes a beaucoup baissé. Nous citerons l'ASHammamet qui, en dépit de sa qualification au play-off, a raté sa saison. Peut-être que le départ de Wael Jallouz y est pour quelque chose. Nous pensons aussi à Béni Khalled qui l'a échappé belle, tout comme le Sporting de Moknine qui a failli se retrouver en nationale B, ou d'El Makarem de Mahdia qui n'est plus l'équipe d'antan. Voilà quelques écoles de base qui ont perdu de leur aura. Quand on sait aussi que Mahdia dispose d'un centre de formation. Infrastructure : un manque évident Nous ne pouvons pas terminer sans parler de l'infrastructure. Il y a aujourd'hui un manque évident de salles couvertes dans la capitale. A part la salle Zouaoui et le Palais des sports d'El Menzah, aucune autre salle couverte ne retient l'attention. Prenons le cas de la salle Gorjani. Les travaux s'éternisent et le Club Africain est, d'une semaine à l'autre, à la recherche d'une salle pour disputer ses rencontres. Ne parlons pas de la salle olympique de Radès et de son vice de fabrication. Il est temps de mettre tous les dossiers sur la table pour le bien du handball et de sa relance. Ce n'est qu'à ces conditions que la discipline progressera.