La production de pétrole en Tunisie a baissé pour n'atteindre, pour la première fois, que 59.000 barils par jour alors qu'elle était aux environs de 115 mille barils «La production de pétrole en Tunisie a baissé pour n'atteindre, pour la première fois, que 59.000 barils par jour alors qu'elle était aux environs de 115 mille barils, vu qu'aucun forage n'a été entrepris au cours des quatre derniers mois, en raison du non octroi de permis ou de leur renouvellement», a fait savoir le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines Kamel Bennaceur. Présidant, jeudi, l'ouverture de la conférence de formation sectorielle de la Fédération nationale du pétrole et des produits chimiques, relevant de l'Union générale du travail de Tunisie (Ugtt) qui se poursuit à Hammamet pendant trois jours sur le thème «Réalité du secteur pétrolier en Tunisie et ses retombées socioéconomiques», Bennaceur a souligné que plusieurs permis ont été présentés à l'Assemblée nationale constituante (ANC) depuis près de six mois mais sans obtenir de réponse. Il a mis l'accent sur la nécessité de prendre conscience de l'importance de la baisse de la production, sachant que 10 mille barils par jour procurent à l'Etat, annuellement, environ 300 millions de dollars. Le ministre a exprimé l'espoir de voir l'ANC accélérer l'examen de ces demandes ainsi que la loi sur les énergies renouvelables, présentée à la Constituante au mois de novembre 2013. L'objecif, a-t-il dit, est de réaliser des investissements dans ce domaine vital, d'autant que la Tunisie œuvre à ce que la production d'énergies renouvelables constitue 30% du total de la production énergétique d'ici 2030. Il a souligné que les nombreux propos tenus sur le dossier de la corruption dans le secteur de l'énergie devenu, selon ses propos, «une campagne politique», sans pour auant trancher sur les dossiers douteux ou assurer leur transfert à la justice pour les examiner est à même de porter atteinte à l'avenir du secteur de l'énergie en Tunisie. La non-réalisation de nouvelles explorations, pour une longue période, va décourager les entreprises tunisiennes et étrangères à investir, voire les obliger à quitter le pays, a ajouté Bennaceur. Le secrétaire général de l'Ugtt Houcine Abassi a appelé, pour sa part, à l'impératif d'accélérer la clôture du dossier de l'énergie, soit par la condamnation, ou bien en levant les soupçons de corruption qui l'entoure. Il a mis l'accent sur la nécessité d'organiser un dialogue national regroupant les professionnels et les experts dans ce domaine, en vue de donner une vision claire, quant à la réalité du secteur et de lever tout doute chez le citoyen concernant cette activité, sur laquelle les points de vue, les déclarations et les informations n'ont cessé de se multiplier sans justificatifs. Abassi a également appelé à la tenue d'un dialogue scientifique regroupant les spécialistes dans le domaine du gaz de schiste et de fixer les moyens disponibles ainsi que les impacts environnementaux plausibles. Le secrétaire général de la Fédération générale de pétrole et de produits chimiques Hasnaoui Smiri a recommandé à l'ANC d'accorder la priorité au secteur énergétique, de trancher sur les accusations de corruption dans le secteur et de répondre aux demandes d'obtention de permis d'exploration en attente, compte tenu des impacts économiques des explorations. Le programme de la conférence comporte des interventions sur «les mécanismes d'audit et le contrôle dans le domaine des explorations et de production des hydrocarbures», «les aspects économiques des contrats de pétrole en Tunisie» et «la réalité de la production et de l'exploration des hydrocarbures en Tunisie».