«Nous avons considéré, lors de nos échanges avec les patrons et l'Etat, la situation économique délicate que connaît, aujourd'hui, le pays», admet le secrétaire général adjoint de l'Ugtt, Bouali Mebarki C'est officiel depuis hier, le Smig fait un bond de 11%. Une mesure qui prend effet à partir du 1er mai 2014. Entre retraités et actifs, ce sont 900 mille employés bénéficiaires de cette augmentation selon le ministre des Affaires sociales Ahmed Ammar Youmbaii. Plus du tiers ,des employés viendront grossir les charges de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) de 100 milliards. Mais le ministre assure que ceux-ci seront résorbés par les actifs dont les cotisations s'accroîtront du fait des augmentations salariales. Cette augmentation va bénéficier à tous les métiers dans les régimes de 48 et 40 heures par semaine, a encore précisé Youmbaii. «Les salariés bénéficieront d'une hausse nette variant entre 4 et 8 dinars par mois, a expliqué le ministre des affaires sociales, hier lors d'une conférence de presse. Etant donné que leur salaire annuel est inférieur à cinq mille dinars, ceux qui sont payés au Smig profiteront d'une majoration de 32 à 36 dinars par mois» Cet accord est le fruit d'une négociation tripartite, à savoir le gouvernement, l'Utica et l'Ugtt. Un accord qui satisfait moyennement la partie syndicale, qui aurait souhaité un peu plus d'effort de la part des patrons. Néanmoins, lors de ces négociations, la centrale syndicale a, semble-t-il, lâché du lest. «Nous avons considéré, lors de nos échanges avec les patrons et l'Etat, la situation économique délicate de la Tunisie, a admis le secrétaire général adjoint de l'Ugtt, Bouali Mebarki. Je peux vous assurer que dans d'autres circonstances, les négociations auraient été différentes et le résultat aurait été tout autre». Selon lui, en effet, cette hausse des salaires dans le secteur privé ne fait que «colmater» une partie de la détérioration du pouvoir d'achat. Cependant, Bouali Mebarki espère que ce «pas positif» donnera un coup de fouet à la consommation intérieure, qui constitue un élément important dans la génération de la croissance économique.