C'est toujours le cas : après l'euphorie, place à la dure réalité Comblé, ému et euphorique, le président Lourimi considère qu'il a payé sa dette envers le club, en l'ayant fait accéder en Ligue 1. Et il a bien raison puisqu'il a supporté un lourd fardeau durant quatre ans successifs. C'est que certains avaient cru le club voué à la Ligue 2, avec la crise économique qui s'est installée, l'autisme des autorités, les huis clos, la fuite des hommes d'affaires de la ville, etc. Seuls A. Baâboura, d'une part, et le comité des supporters zarzissiens résidents en France et présidé par l'actif Lotfi M'sallem, d'autre part, ont prêté main forte au club dans les moments difficiles. C'est ce qui fait dire à Ali Lourimi : «Je veux me reposer un peu, mais je resterai toujours fidèle à L'ESZ». Sinon, au cours de son mandat, il s'est montré très réaliste. Il a gardé les pieds sur terre et n'a pas recruté de grands noms. Il a géré sagement le club avec les moyens dont il dispose, sans prétendre se mesurer à Slim Riahi ou Hamdi El Meddeb, matériellement. Il a focalisé le travail sur une stratégie basée sur le mental, ce qui s'est avéré payant en fin de parcours. Un défi qui a été remporté avec brio. «Je me sens vraiment fatigué. Les hommes aisés et compétents, capables de prendre la relève sont nombreux», nous dit-il, avant d'ajouter : «D'ici jusqu'au 20 juin, date de l'assemblée générale, je vais essayer, avec la collaboration de l'entraîneur Moncef Mcharek, de mettre en place un plan de travail et un programme. On verra de près l'état des lieux, on fera des diagnostics, on évaluera l'effectif existant, les postes manquants, les stages, la préparation de l'avant-saison pour ne pas faire perdre de temps à ceux qui prendront la relève». Difficultés à la pelle Ceci dit, tout le monde sait que le plus dur commence à Zarzis, dans la mesure où il lui faut avant tout un président, ce qui n'est pas chose facile. «A mon avis, ceux qui veulent la présidence du club ne se bousculeront pas à la porte!», nous confie le secrétaire général. Créée en 1934, l'ESZ a acquis des traditions et dispose, sans aucun doute, d'une culture sportive. Nombreux sont les techniciens qui sont passés par là, à l'instar de M. Tlili, A. Ben Chikha, K. Ben Yahia, C. Ellili, R. Akacha, H. Mejri, T. Ben Othmen, G. Ghraïri, pour ne citer que ceux-là, sans compter les étrangers et les enfants de la ville (L. Maâmmar, A. Labiadh, N. Bourguiba, M. Sraïeb, T. Mcharek, M. Mcharek). Les catégories des jeunes qui constituent un véritable vivier et alimentent un tant soit peu l'équipe senior, comptent 294 licenciés et 60 autres dans les centres de formation. Ces jeunes remportent régulièrement des titres... En dépit de tout cela, en Ligue 1, l'ESZ jouait toujours pour éviter la relégation. A l'exception d'une seule saison, avec B. Mnafakh comme président, où elle avait décroché une place au play-off. Cela ne paraît pas étonnant, dans la mesure où la caisse du club ne dispose pas de gros moyens financiers. Ensuite, l'infrastructure sportive, dans la ville de Zarzis, est nulle. Imaginez un terrain dit gazonné, mais impraticable. Un seul entrepreneur a pris connaissance de l'appel d'offres de son aménagement, mais le commissaire aux comptes s'est opposé à ce problème administratif. Ce même terrain est aussi sans éclairage public et, pourtant, on y avait disputé la coupe d'Afrique en 2006. Les promesses sont nombreuses, mais elles restent toujours vaines, alors que l'équipe ne peut pas se permettre des stages tout au long de l'année, pour pouvoir s'entraîner dans de bonnes conditions. L'ancien stade municipal est confronté à un problème foncier et les jeunes devront faire la queue, au détriment de leurs études parfois, pour pouvoir trouver une petite parcelle où s'entraîner. En 2014, ce constat est affligeant.