La société civile et les intervenants concernés sont impliqués dans la stratégie nationale du secteur des technologies de l'information et de la communication, et ce, dans le but de développer les différents secteurs dans la culture numérique comme le tourisme, l'éducation, le paiement en ligne, le commerce... C'est l'une des recommandations formulées par la conférence organisée les 30, 31 mai et 1er juin dernier dans la ville de Korba qui a vu la participation de 130 personnalités des secteurs public et privé, ainsi que des représentants de la société civile, des universitaires et des experts. Lors d'une conférence de presse tenue le 4 juin dernier, le Dr Taoufik Jelassi, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l'information et de la communication, a donné plus de détails sur les résultats de cette conférence et la stratégie en question. La Tunisie s'engage à appliquer la stratégie nationale en matière de TIC, «Tunisie numérique 2018». Notre pays dispose, d'ailleurs, de plusieurs atouts qui le prédisposent à relever les défis numériques comme, à titre d'exemple, la valeur ajoutée du secteur qui a atteint 4.500 millions de dinars (MD), l'objectif étant de porter cette valeur à 9.000 MD à la fin de 2018. Stimuler le développement D'autre part, la valeur des exportations du secteur, qui est de l'ordre de 950 MD, devrait passer à 4.000 MD en 2018. Le secteur participe à la création de 7.500 postes d'emploi annuellement. A la faveur de la stratégie mise en place, ce chiffre sera porté à 25.000 à l'année spécifiée grâce à la création de 8.000 opportunités d'emploi sur une période de cinq ans. Le nombre des ménages qui ont une connexion Internet sera également augmenté et l'accès au haut débit portable sera de 50% au lieu de 8.9% actuellement. Le ministre a indiqué que la Tunisie occupe la quatrième place au niveau de l'Afrique en matière de disponibilité des réseaux Internet, mais on a l'ambition de monter à la première place en 2018. Si le gouvernement réussit à atteindre ces objectifs, la Tunisie deviendra alors une référence et une destination mondiales dans le secteur numérique, ce qui aura des impacts positifs sur les domaines économiques et sociaux. Le paiement des factures en ligne, les procédures administratives à distance, les cours particuliers par Internet avec réactivité devraient être banalisés après l'application de la stratégie des TIC. La culture numérique constitue, de ce fait, une nécessité stratégique, puisqu'elle contribue à stimuler le développement tout en améliorant la valeur ajoutée. C'est un secteur pourvoyeur d'emplois qui participe à l'attraction des investissements nationaux et étrangers. M. Jelassi estime que la Tunisie dispose des facteurs de réussite dans ce domaine et peut atteindre les objectifs fixés. La stratégie a commencé à être exécutée en assurant la continuité des services, avec la participation des ministres et anciens secrétaires d'Etat. Aussi, et dans le cadre du partenariat entre les secteurs public et privé, la société civile, les universitaires et les experts sont impliqués dans la stratégie. Numérisation des contenus pédagogiques La conférence de Korba a permis d'identifier 44 projets axés sur le développement de l'infrastructure de communication, la généralisation de l'utilisation des TIC et la promotion de l'industrie numérique. La diffusion de la culture numérique va se faire à travers le renforcement de l'utilisation des supports technologiques dans le domaine de l'éducation en numérisant les contenus pédagogiques. L'orientation consiste aussi à concrétiser l'administration électronique (e-administration). L'objectif visé, en fin de compte, est de réduire le chômage par la création de postes d'emploi dans ce secteur et le transfert des services hors du pays d'origine (off-shoring). Les promoteurs sont aussi incités à créer des entreprises nationales d'excellence ou ce qu'on appelle «des champions nationaux». Evidemment, la valeur ajoutée sera soutenue pour conférer aux entreprises plus de compétitivité. Celles-ci seront encouragées à investir dans les TIC et à bien se positionner sur le marché. Le passage de la Tunisie au «tout numérique» se fera à travers la mise en place d'un cadre réglementaire et d'une gouvernance rationnelle dans un climat de confiance. Le ministre a affirmé l'engagement des autorités concernées à publier l'état d'avancement des projets de façon périodique, en toute transparence. A court terme, 22 projets ont été définis dans les domaines de l'infrastructure de communication. Ainsi, les services seront généralisés pour permettre à tout le monde d'accéder à l'Internet haut débit. L'étude relative au plan national de haut débit sera aussi parachevée. D'autre part, 15 projets vont concerner le renforcement des utilisations, et ce, à travers le paiement électronique par le portable, l'éducation à distance, le tourisme électronique, les services sanitaires en ligne, le e-commerce, les services logistiques et la e-culture. L'industrie numérique va bénéficier, quant à elle, de 11 projets qui vont concerner l'industrie, l'innovation, l'off-shoring. Un label national sera institué en vue de promouvoir la créativité, en plus de la réalisation du projet «la Tunisie intelligente» qui vise à transférer les prestations hors du pays d'origine. La protection des données personnelles sera, bien sûr, consacrée.