En plus des rassemblements devant le ministère et les Cre, le Syndicat général de l'enseignement de base n'est pas prêt à lâcher du lest. Le ministère s'en tient à l'application des accords convenus et s'en remet au chef du gouvernement Aucune issue ne semble être en vue dans un avenir proche entre le ministère de l'Education et le Syndicat général de l'enseignement de base. Toutes les tentatives de trouver une solution de part et d'autre sont restées lettre morte. Malgré des propositions formulées par le ministère depuis plusieurs semaines, le bras de fer continue et l'escalade est de mise. Le Département de tutelle a suggéré, par exemple, de se pencher sur les principaux points de désaccord. En matière de statut particulier du corps des enseignants, il suggère la promotion au grade de professeur des écoles primaires tous les maîtres d'application et les maîtres d'application d'éducation manuelle ainsi que les maîtres principaux et les maîtres principaux hors-classe qui sont détenteurs d'un diplôme national de licence ou de maîtrise, à partir de l'année scolaire qui suit le dépôt de leur candidature (article 23). En ce qui concerne l'article 25, il est proposé d'adopter provisoirement la base d'ancienneté de trois ans. Sur le plan des primes, il a été décidé d'augmenter la prime d'administration à partir de janvier 2013 sur trois étapes selon le nombre de classes par écoles (75 D mensuellement pour les écoles de moins de 10 classes, 90 D pour les écoles de moins ayant entre 10 et 14 classes et 120 D pour les écoles de moins de 15 classes et plus). Le ministère s'est engagé, par ailleurs, lors de la séance de négociations avec la partie syndicale tenue le 10 mai dernier, à mettre en œuvre tous les accords conclus entre les deux parties, notamment celui du 25 novembre 2013, afin d'assurer de meilleures conditions de travail aux enseignants. Mais, selon le Syndicat général de l'enseignement de base, d'autres revendications sont loin d'être satisfaites. Pour les réaliser, il a choisi la grève tout court, la grève administrative et le boycott des conseils de classe. Pour ce syndicat, cela constitue pour le moment le seul moyen de pression sur les autorités afin de voir ses demandes acceptées. Celles-ci, faut-il le rappeler, sont, surtout, la prime de pénibilité, l'intégration des contractuels, l'alignement des maîtres principaux issus des Isfm sur leurs collègues du ministère des Sports. Et, pour compliquer la situation, est venu s'ajouter l'incident survenu dans le cabinet du ministre mardi dernier. Le fait que la police soit intervenue pour déloger les membres du syndicat est considéré comme une humiliation. Malgré tout, la partie syndicale se défend, par la voie de son secrétaire général, Mastouri Gammoudi, de vouloir nuire aux intérêts des parents et des élèves par l'escalade programmée pour les jours à venir. Ce responsable assure que les syndicalistes, eux-mêmes, sont des parents. En tout cas, ce mouvement est engagé et ne s'arrêtera que lorsque le ministère acceptera les demandes, considérées comme légitimes, des enseignants. D'ailleurs, le secrétaire général en question exige carrément la démission du ministre bien que celui-ci ait précisé au cours de son point de presse du 2 juin dernier que le dossier des négociations était désormais entre les mains du chef du gouvernement. Sur le terrain, le Syndicat général de l'enseignement de base a entamé un plan d'action visant à organiser des rassemblements devant le ministère et les commissariats régionaux à l'éducation à partir d'hier, fort en cela des messages de soutien parvenus d'autres syndicats de base. Les inspecteurs du primaire, de leur côté, durcissent le ton et menacent de boycotter la correction des épreuves du concours d'admission aux collèges pilotes (examen de la « sixième »).