Vous savez quelle est la différence entre l'Espérance et le Club Africain? Cela va peut-être énerver les Clubistes et faire plaisir aux Espérantistes mais, tant pis, c'est la vérité. Même au plus mal, l'Espérance arrive toujours à gagner et, à remporter des titres. Pour sa part, le Club Africain se perd dans ses erreurs, se noie dans ses divisions et sort bredouille chaque saison, son dernier titre remontant à 2007-2008, avec Abdelhak Ben Chikha et Kamel Idir. Cette différence se situe à deux niveaux. Le premier, sportif, avec une gestion chaotique de la part des Clubistes et une autre plus pragmatique et plus continue de la part des «Sang et Or». Expérience : poursuite d'un mirage Le second point est financier. Après avoir longtemps vécu sa dèche, le Club Africain connaît l'opulence avec Slim Riahi. Paradoxalement, la seconde a été plus ravageuse que la première. Celle-ci a surtout attiré une foule d'intrus sans scrupules qui se sont battus (et se battent encore!) pour avoir leur part du gâteau providentiel offert par Slim Riahi. A l'Espérance, les choses ont un peu changé sur ce plan. Après avoir bien dépensé ses sous, Hamdi Meddeb les jette un peu par la fenêtre. C'est ainsi qu'il s'est saigné à blanc pour cause de mauvais choix de Nabil Maâloul. Mais il n'y a pas que ce dernier qui l'a poussé à la faute, puisqu'on n'a pas fait mieux depuis et l'état des lieux actuel exige des décisions techniques énergiques. Décisions camouflées et retardées par le différend Krol-Desabre. Mais en fait, l'Espérance aurait dû changer bien avant... L'Espérance court depuis trois saisons après la Ligue des champions, a perdu son titre local de champion, l'a reconquis, mais vient de se faire éliminer en coupe. Ceci pour dire qu'elle n'est plus souveraine sur le plan national et que, si les changements n'interviennent pas au plus vite, cela va être de plus en plus dur sur le plan local. Et ça l'est déjà. Alors pour la Champions League... Et c'est justement celle-ci qui pose problème, celle-ci qui retarde la restructuration de l'équipe première. Alors, chaque saison, au lieu d'opérer les changements qui s'imposent au fur et à mesure, avec calme et selon une programmation bien établie, on pense à tout chambarder et on finit par laisser le tout en l'état. Or, aujourd'hui, des changements s'imposent à tous les niveaux. Défense, entrejeu et attaque. Et rendre sa sérénité et sa confiance à un élément essentiel dans le puzzle : Moëz Ben Chérifia. Pour ce faire, trancher la question essentielle : le premier entraîneur de l'Espérance. Car, quelque chose nous dit que Desabre ne fera pas de vieux os aux Parc «B»... Club Africain : la «jungle» du Parc «A» En dépit des efforts consentis par les uns et les autres, et en dépit des déclarations et des actions de bonne volonté, le Club Africain ne connaît pas la paix. Pis encore, après la «misère», l'opulence a engendré d'ultérieurs problèmes qui freinent la marche du club de Bab Jedid et retardent sa restructuration. Il y a même deux pôles géographiques aujourd'hui. Le Parc «A» bien sûr. Et le Lac où se trouvent les bureaux de Slim Riahi. On peut même en trouver un troisième, autrement plus pernicieux. Celui des coulisses où les intrus de tous bords se battent comme des chiffonniers pour le pactole de Slim Riahi. Or, il y a d'autres chantiers autrement plus urgents. Commencer d'abord par réparer les erreurs d'un récent passé qui pèsent sur le double plan, financier et sportif ; puis s'attaquer à mettre sur pied une équipe et un groupe à la fois sains et compétitifs. Dans sa démarche, Montassar Louhichi vit l'enfer. Entre la pression de remplir cette tâche et celle de résister aux attaques et à la campagne de dénigrement dont il fait l'objet, c'est tout le Club Africain qui fait de l'équilibrisme. Et à ce niveau, c'est Slim Riahi qui doit trancher et frapper un grand coup sur la table. Il est grand temps qu'il le fasse !