Amel Karboul a beau être une spécialiste du coaching, et on l'a vue à l'œuvre dans plusieurs vidéos, elle rate le coche dès qu'il s'agit de communication publicitaire ou de communication tout court, tant elle multiplie les lapsus et les erreurs de marketing. La raison paraît toute simple : notre ministre du Tourisme semble confondre coaching, communication et publicité. Le coaching étant «un accompagnement professionnel personnalisé dans le but d'obtenir des résultats concrets dans la vie professionnelle ou même privée». De son côté, le coach, sorte de mentor guidant les personnes coachées par des conseils, est au centre de l'action. Mieux, l'acteur c'est lui, tandis que la communication publicitaire exige une toute autre technique, outre le savoir-faire et la créativité. Elle suppose également, en amont, une stratégie et une connaissance approfondies aussi bien du produit que de la cible afin que le message ou le slogan choisi touche intelligemment et séduise la masse ou l'audience à laquelle il s'adresse. Or, que fait Amel Karboul dans les spots publicitaires où elle apparaît dans une opération de promotion du tourisme tunisien ? Elle se met en avant, afin de vanter le produit touristique. En témoigne le spot publicitaire adressé au marché canadien où son argument publicitaire n'est autre que la fameuse «harissa» piquante (sic) susceptible de plaire aux éventuels touristes canadiens. Voilà un argument trop court, trop léger, pour inciter les Canadiens à visiter notre pays, alors que la Tunisie, riche de 3.000 ans d'histoire, jouit de richesses civilisationnelles et culturelles fabuleuses. Sans compter le tourisme balnéaire, saharien, écologique, culturel, sportif et autres. Ainsi, la ministre du Tourisme, qui raffole de selfies, a «transformé sa personne en argument publicitaire», comme l'a affirmé, hier, sur Shems FM, l'expert en communication Sadek Hammami, au détriment d'une communication et d'une promotion publicitaire étudiées et efficaces à même d'allécher, de drainer les visiteurs et de booster le secteur touristique, actuellement en déprime.