Les hommes de Del Bosque ont vécu un calvaire, illustré par un homme : Iker Casillas. «San Iker», qui a si souvent sauvé la patrie, a cette fois sombré, peut-être plus encore que ses coéquipiers. Son contrôle totalement manqué a offert le quatrième but à Van Persie, avant que Robben s'amuse de lui pour clore la marque. Peu aidé par une défense aux abonnés absents, Casillas est pointé du doigt, mais c'est tout un collectif qui a défailli, pour ce qui constitue le plus gros séisme de ce début de compétition.Le Brésil avait la pression de tout un peuple sur les épaules, et la victoire face à la Croatie était quasi obligatoire pour ouvrir «sa» Coupe du monde. Les coéquipiers de Neymar ont fait le travail (3-1), mais ont bénéficié d'un coup de pouce de la part de M.Nishimura, qui leur a accordé un penalty imaginaire à la 69e minute de jeu, sur une belle scène de Fred, puis ignoré une faute de Ramires sur le troisième but d'Oscar. D'autres décisions contestables sont venues entacher ce début de Mondial, à l'instar des deux buts a priori valables refusés au Mexicain Giovani Dos Santos face au Cameroun. Dans le groupe D, la course devait se jouer entre l'Angleterre, l'Italie et l'Uruguay. C'était sans compter sur la surprenante équipe du Costa Rica, qui a mis à terre la Celeste lors de son premier match samedi (3-1). Les Uruguayens, qui avaient pourtant le match bien en main grâce à l'ouverture du score de Cavani, se sont écroulés au retour des vestiaires, avec une défense aux abois, à l'image d'un Diego Lugano qui n'est définitivement plus ce qu'il a été. Les hommes d'Oscar Tabarez, outsiders annoncés, devront cravacher s'ils veulent éviter l'élimination prématurée qui leur tend les bras après ce faux pas.Après l'affaire des primes, et le boycott de l'avion, la sélection camerounaise n'avait pas le droit à l'erreur pour redorer son blason. Les Lions Indomptables ont échoué, rendant une copie bien pâle face au Mexique (0-1). Les hommes de Volker Fincke n'ont rien montré, et auraient pu sombrer encore davantage, tellement la défense a paru incertaine, à l'image d'un Nicolas Nkoulou pas au mieux. Samuel Eto'o, l'idole de tout un peuple, n'a pas été meilleur. Encore diminué par sa blessure au genou droit, le joueur de Chelsea a été transparent. Comme si cela avait été écrit à l'avance, le réalisme allemand a tranché avec la fébrilité portugaise lundi (4-0). Au vu de l'addition, on aurait pu penser que la Mannschaft a croqué méthodiquement la Seleçao, mais c'est bien cette dernière qui s'est battue seule. Le penalty concédé par Joao Pereira, puis le marquage laxiste de Pepe sur le second but ont donné le ton. Ce même Pepe a encore facilité la tâche aux Allemands en se faisant expulser bêtement pour un coup de tête, avant que la défense offre le troisième but sur un ballon mal dégagé. Cerise sur le gâteau empoisonné pour les Portugais, la boulette de Rui Patricio sur le dernier but. La détresse de Ronaldo dans le rond central en fin de match, en disait long. Dans les flops, on peut aussi citer : la sono de l'Estadio Beira-Rio de Porto Alegre qui a privé les Français de leur Marseillaise avant France-Honduras, le match de Wayne Rooney face à l'Italie, les photos nues volées de la sélection croate à la une des journaux, ou encore l'effet soporifique du match Iran-Nigeria.