Après leur nul poussif face aux Bleus, les Sud-Américains ont réussi à prendre la mesure du pays organisateur «Je crois qu'on sera mieux et qu'on jouera mieux que contre la France.». Le sélectionneur uruguayen Oscar Tabarez était conscient avant son deuxième match mercredi face à l'Afrique du Sud que son pays n'avait pas montré un visage conquérant lors de la première journée. Il a donc troqué son système tactique en 3-5-2 contre un 4-3-1-2 plus offensif avec un rôle inédit pour la star Diego Forlan, placée derrière le duo Suarez-Cavani. Après vingt premières minutes soporifiques, ce choix se révélait payant avec une frappe contrée de l'attaquant de l'Atletico Madrid qui surprenait le gardien sud-africain Khune (24e), immobile sur sa ligne de but. Electron libre du milieu de terrain, Forlan est parvenu à déstabiliser le bloc défensif des Bafana Bafana qui avaient promis par la voix de leur capitaine Mokoena de ne plus se faire surprendre comme ils l'ont été lors de leur match nul face au Mexique (1-1) en match d'ouverture de ce Mondial. Loin d'être flamboyante, la Celeste avait le mérite de ne pas se laisser marcher sur les pieds et gardait la possession du ballon, ce qu'elle n'avait pas su faire face aux Bleus vendredi dernier. Les partenaires du capitaine Lugano n'ont pas été perturbés par l'enjeu de la rencontre. «Nous avons déjà la pression que nous nous mettons nous-mêmes», assurait Tabarez. Il faut dire que le portier uruguayen Muslera n'a pas eu l'occasion de forcer son talent face à une timide attaque sud-africaine. L'Afrique du Sud tremble Bloquée sur les côtés, l'équipe de Carlos Alberto Parreira a été muselée à l'image de son meneur de jeu Steven Pienaar, censé être à la manœuvre mais totalement inexistant mercredi soir. Raymond Domenech et ses adjoints souligneront ces carences lors de la préparation du prochain match de l'équipe de France face aux Bafana Bafana. Les Bleus ne croiseront pas la route du milieu défensif Kagisho Dikgacoi, averti pour la deuxième fois en deux matches et celle du gardien Khune. Il a été le héros malheureux de la rencontre avec un carton rouge reçu pour une faute sur Suarez dans sa surface. Son remplaçant Josephs n'a pas empêché Forlan de doubler la mise sur penalty (80e). Quant aux Bafana Bafana, le soutien des 42.000 spectateurs du stade de Pretoria n'aura pas suffi. La «raimbow nation» commence déjà à trembler. En cas de défaite face aux Français, ce serait le premier pays organisateur à ne pas passer le premier tour dans l'histoire de la Coupe du monde. L'intensité du volume produit par les vuvuzelas aux quatre coins du pays risquerait d'en prendre un coup.