Les mutations internationales conjuguées aux répercussions de la crise imposent aux industries un nouveau positionnement stratégique basé sur l'innovation et la compétitivité. Par conséquent, un bon positionnement des entreprises sur les marchés national et international est, entre autres, tributaire de la compétitivité de ses ressources humaines. La formation continue constitue un des facteurs permettant de maintenir les performances et d'améliorer la compétitivité de l'entreprise, à l'échelle nationale et internationale. Un colloque sur la formation continue a été organisé, hier, par le Centre national de formation continue et de promotion professionnelle, en collaboration avec l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), afin de sensibiliser les chefs et les cadres d'entreprise ainsi que les responsables des ressources humaines sur l'importance de la question et prendre connaissance des pratiques internationales en la matière. Prenant la parole, M. Abdelaziz Halleb, représentant du président de l'Utica, a relevé que le partenariat entre l'Utica et le ministère a permis la mise en place d'un système national de formation professionnelle adapté aux besoins en compétences des entreprises. «Relever le défi de la compétence est le challenge que l'Utica et les entreprises s'engagent à réussir avec l'appui du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi», a observé M. Halleb. Toujours selon le représentant de l'Utica, la qualité des compétences entrepreneuriales peut être améliorée grâce à une bonne adéquation entre les besoins évolutifs des entreprises et l'offre de la formation. «A titre d'exemple, hier, et pendant toute la journée, près d'une cinquantaine de responsables de l'Utica au niveau régional et sectoriel se sont réunis pour débattre des voies et des moyens qui pourraient leur permettre de s'impliquer davantage dans le développement de la qualification des ressources humaines des entreprises», a souligné, à ce propos, le représentant de l'Utica. S'exprimant sur le thème de «la formation continue: de la rançon de l'irrationnel à l'atout stratégique», M. Lotfi Slimane, enseignant chercheur à l'Institut supérieur de comptabilité et d'administration des entreprises, a défini le concept de la formation continue comme étant l'ensemble des actions capables de mettre les individus et les groupes en état d'assurer avec compétence leurs actions actuelles ou celles qui vont leur être confiées. L'intervenant, pour qui le capital humain de l'entreprise représente son gisement de productivité et de performance, a relevé que la formation continue confère un avantage concurrentiel à l'entreprise dans la mesure où elle contribue à améliorer les compétences des ressources humaines. «Il s'agit d'avoir de la valeur pour l'entreprise, d'être rare, durable et non substituable», a observé le communicateur. Par ailleurs, la formation continue n'est pas uniquement considérée comme un outil d'adaptation mais comme un outil de développement de la capacité de négociation de l'individu et permet d'accroître les niveaux d'implication et d'autonomie du salarié lui conférant davantage d'habilité pour résoudre des problèmes dans certaines situations professionnelles, a poursuivi l'intervenant «La formation continue dépend de la stratégie de l'entreprise,de sa culture, des modes d'adaptation interne, des contraintes et priorités. Le choix d'une politique de formation peut servir à actualiser la stratégie et à assurer le renouvellement de l'entreprise. Il s'agit de développer au maximum des compétences distinctives et pénétrer les marchés grâce à de nouvelles applications. Les entreprises performantes nécessitent de plus en plus de ressources humaines hautement qualifiées. Dans ce contexte, des investissements efficaces en formation continue sont devenus indispensables». D'autres interventions ont porté sur le rôle du conseiller en formation continue dans l'observation du marché de la formation professionnelle ainsi que l'adoption de modes de formation permettant de mieux répondre aux attentes du tissu économique. Enfin, un des principaux thèmes au centre de ce colloque a concerné les approches et les instruments de formation continue pratiqués en Europe. Parmi les principaux dispositifs de formation, deux tendances se dessinent: les fonds sectoriels ou nationaux alimentés par des contributions d'entreprises et gérés le plus souvent par les partenaires sociaux et les chèques ou comptes formation alimentés par les Etats et les collectivités locales.