•Des employés de la Croix-Rouge ont inhumé la plupart des victimes dans deux fosses communes SANGE, RDC (AP) — Le bilan de l'explosion du camion-citerne vendredi soir dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC, Congo-Kinshasa) a été porté à au moins 231 morts et 195 brûlés hier, selon la mission de paix de l'ONU en RDC, la Monuc. La Croix-Rouge a précisé qu'au moins 61 enfants avaient péri. Le poids lourd parti de la capitale de la province du Sud-Kivu, Bukavu, s'est retourné en tentant de doubler un minibus dans le petit village de Sange, près de la frontière burundaise. Le carburant a commencé à s'écouler du véhicule renversé près d'un marché et de trois salles en briques et en bois où des centaines de personnes étaient rassemblées pour regarder le match de la Coupe du monde à la télévision. Une foule s'est formée autour du camion et des dizaines d'habitants ont commencé à récupéré du carburant dans des bidons et seaux en plastique, alors que des Casques bleus tentaient de les éloigner en raison du danger. Moins d'une heure après, un incendie d'origine encore indéterminée a éclaté, provoquant une forte explosion. «Il y avait des gens avec de l'essence sur leurs vêtements et sur la peau, qui ont commencé à s'enflammer. Nous étions tellement près les uns des autres que j'ai été brûlé aussi», a raconté Jackson Ndengwa, 15 ans, qui se trouvait dans l'une des salles de télévision pour suivre la rencontre opposant le Ghana à l'Uruguay. L'adolescent a réussi à sauter par une fenêtre mais est gravement brûlé aux jambes et à l'estomac. Il est hospitalisé avec d'autres blessés à Uvira, une ville située à une trentaine de kilomètres au sud de Sange. Certaines victimes ont succombé à leurs blessures malgré les soins, selon le personnel hospitalier. Samedi soir, des employés de la Croix-Rouge ont inhumé la plupart des morts dans deux fosses communes creusées à quelques kilomètres de Sange. «La plupart des corps sont complètement brûlés et impossibles à identifier, et il faut prévenir la décomposition» dans la chaleur tropicale, a expliqué le vice-gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Claude Kibala Nkolde, sur Radio Okapi, la station créée par l'ONU. La pauvreté pousse les habitants à se précipiter sur les occasions de récupérer de l'essence, au mépris du danger. Les pires catastrophes du genre se sont produites au Nigeria, où plusieurs milliers de personnes ont péri en perçant ou en profitant de fuites sur des oléoducs pour en siphonner le contenu.