SNJT: « Non au blanchiment et à l'apologie du terrorisme » Hier, suite à la décision de la suspension de l'émission « Ness Nessma » par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), la direction de la chaîne Nessma TV a exprimé ses regrets quant à la diffusion de l'émission du 4 août sans, toutefois, mentionner clairement la Haica. En effet, l'instance publique a accusé la chaîne privée « d'incitation à la violence et au non-respect de la pluralité de la liberté d'expression » en ayant invité deux Libyens appartenant à « une mouvance islamiste intégriste ». Le directeur de la chaîne, Nabil Karoui, ainsi que le rédacteur en chef de « Ness Nessma » et son présentateur n'ont pas répondu à la convocation de la Haica hier. Toutefois, un communiqué de la part de la direction de la chaîne a été rendu public en fin de journée dans lequel elle concède que l'émission du 4 août consacrée à la situation sécuritaire en Libye et ses répercussions sur la Tunisie « a dévié de son objectif de lutter contre le terrorisme ». Selon ce même communiqué, la chaîne Nessma TV assure « comprendre parfaitement la réaction des structures professionnelles, des parties officielles et de la société civile » et n'assume pas la responsabilité des déclarations des deux invités. La chaîne ne mentionne pas la Haica La direction rappelle également que l'animateur, Hachem Bouaziz, « a incité, à plusieurs reprises, ses deux invités à être plus objectifs et à ne pas porter atteinte à quiconque ». Ainsi, deux décisions ont été prises par la chaîne, toujours selon ce communiqué: ordonner une enquête interne pour savoir si l'équipe de « Ness Nessma » a commis des fautes et suspendre l'émission jusqu'à ce que « les responsables soient identifiés ». Une suspension qui ne fait pas mention de la sanction de la Haica qui a demandé, hier, l'arrêt pendant un mois du talk show « Ness Nessma » ainsi que la suppression de l'émission datant du 4 août sur le site de la chaîne et ses réseaux sociaux. Hachem Bouaziz, l'animateur de l'émission, avait accueilli ce jour-là Mohamed Omar Baâyou et Nadhem Tayari, deux Libyens présentés l'un comme journaliste et l'autre comme expert. Le Syndicat national des journalistes (SNJT), qui a interpellé la Haica en demandant une sanction dès le lendemain de la diffusion de l'émission, a fermement condamné ce qu'il a qualifié de « blanchiment et d'apologie du terrorisme », en laissant un large temps de parole à ces deux invités sur le plateau de « Ness Nessma ». Selon le communiqué du syndicat, ces derniers avaient lancé en direct des appels à la guerre et à s'entretuer.