L'actualité est dominée par le feuilleton électoral. Pourtant, les Tunisiens ont d'autres préoccupations, plus immédiates. Ils ont les yeux rivés, pour le moment, sur la rentrée scolaire ou universitaire. C'est ce qui compte le plus pour eux Ils s'affairent à acheter les fournitures nécessaires et à se préparer à affronter les autres demandes qui viendront s'ajouter aux achats déjà accomplis. Le vrai événement pour le citoyen tunisien est la rentrée scolaire qui aura lieu lundi prochain (15 septembre 2014). Cet événement se décline en une avalanche de chiffres et de factures d'achats. De même qu'il se décline en une série de statistiques sur les effectifs qui seront engagés dans cette rentrée. Deux ministères au moins sont concernés de près par cette échéance. Il y a, d'abord, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Une réunion s'est, justement, tenue le 5 septembre au siège de ce département et a regroupé les responsables dans le cadre du Conseil des universités. A l'ordre du jour : les préparatifs de cette rentrée. Pour l'année 2014-2015, les cours ont déjà commencé dans les écoles et instituts assurant des cycles de formation d'ingénieurs et d'architectes, le mercredi 3 septembre 2014. En ce qui concerne la rentrée universitaire tout court elle aura lieu le vendredi 12 septembre 2014. Elle intéresse les facultés et instituts supérieurs sous tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des technologies de l'information et de la communication ainsi que les institutions de cotutelle. 13.000 demandes de réorientation On s'attend à environ 320.000 étudiants dont plus de 193.000 sont des filles. Les 68.000 nouveaux bacheliers ont été presque tous été orientés vers les filières demandées. Même si environ 13.000 demandes de réorientation ont été reçues par le ministère. 7.500 dossiers ont été étudiés au cours de la fin du mois d'août et ont été satisfaits. Environ 23.000 enseignants du supérieur (19.000 statutaires et 4000 contractuels) encadreront les étudiants dans presque 200 institutions d'enseignement réparties sur les 13 universités. Il y aura, aussi, les 26.000 étudiants du privé inscrits dans les 54 établissements existants. Il faudrait signaler que des travaux d'entretien et d'extension d'une soixantaine d'institutions sont programmées et devraient s'achever avant la rentrée. Trois nouvelles créations seront, également, opérationnelles cette année. Il s'agit de l'Ecole nationale des sciences et technologies avancées à Borj Cédria, de l'Institut supérieur des technologies de l'informatique et des communications (également à Borj Cédria) et de l'Ecole nationale d'ingénieurs à Gafsa. La capacité d'accueil de ces nouvelles institutions est estimée à 3.800 étudiants et les coûts à 28 millions de dinars. Un total de 1.950.000 élèves Il y a, ensuite, l'autre rentrée qui concerne pas moins de 1.950.000 élèves. 1.030.560 appartiennent au primaire. Le second degré de l'enseignement de base (7e, 8e et 9eannée) compte jusqu'à 480.000 élèves. Dans le primaire, le niveau le plus chargé est celui de la première année avec quelque 180.000 élèves. Dans le second degré de l'enseignement de base (général), c'est la 7ee année qui vient en tête avec 191.160 élèves. Le nombre d'écoles primaires n'a pas beaucoup évolué puisqu'on en compte 4.523 contre 4.513 en 2008-2009. Des efforts sont entrepris pour l'entretien de l'infrastructure mais les moyens sont très insuffisants particulièrement depuis 2011 où l'institution a subi de nombreux dégâts et actes de vandalisme. Les responsables, eux-mêmes, reconnaissent ces carences et assurent qu'ils leur cherchent les solutions adaptées. En effet, une centaine d'écoles primaires sont dépourvues d'eau potable. Au niveau de l'enseignement secondaire, on recense 1.475 collèges et lycées qui accueilleront environ 445.555 élèves dont plus de 58 % sont des filles. Pour veiller au bon déroulement de tout le système, au moins 62.000 instituteurs et 83.000 professeurs seront mobilisés. Avec eux, il ne faut pas oublier les surveillants au nombre de 12.450 environ, l'encadrement pédagogique avec 1.523 inspecteurs, 6.720 cadres administratifs et pas moins de 20.464 ouvriers et autres agents. Privé : évolution en dents de scie De son côté, l'enseignement privé n'est pas en reste. Au moins 155 écoles primaires dispensent des cours à plus de 34.000 élèves. Plus de 2665 instituteurs exercent dans ces établissements. La majorité écrasante est constituée de femmes (2260). C'est le Grand-Tunis qui accapare le plus gros des effectifs avec plus de 21.050 écoliers. Le cycle préparatoire et secondaire compte près de 63.800 élèves dans les 300 établissements. La plupart des 9270 professeurs qui y travaillent viennent du secteur public. Notons que ce secteur a connu des hauts et des bas avec une courbe en dents de scie. Au cours de l'année scolaire 1994-1995, il a connu un boom en enregistrant 71.018 élèves. Le nombre de lycées a accusé une baisse d'une quarantaine d'institutions par rapport à la même période (1994-1995). La reprise s'expliquerait par la manne des 25 % accordée aux candidats du bac. En 2010-2011, le taux de réussite a atteint son meilleur score de 30.9 %. Les lycéens des classes terminales s'inscrivent de plus en plus pour tenter d'avoir de très bonnes moyennes en cours d'année et avoir, ainsi, plus de chance de réussir. Du point de vue agents et personnel, ce secteur emploie environ 2.500 personnes entre cadres admiistratifs, surveillants, ouvriers, etc.