Nouvelle convention entre l'Anged et l'Anpe pour la création de deux centres de collecte et de traitement des fluides frigorigènes La Tunisie vient de célébrer, le 16 septembre, la Journée mondiale et nationale de protection de la couche d'ozone. Une célébration qui permet de revenir sur les différentes mesures prises dans le cadre notamment de la réalisation de programmes nationaux et internationaux, pour réduire voire éradiquer, progressivement, les substances appauvrissant la couche d'ozone. Lors d'une conférence organisée à l'occasion à Tunis, l'Agence nationale de protection de l'environnement (Anpe) et l'Agence nationale de gestion des déchets ( Anged) ont signé une convention-cadre pour la création de deux centres, dont l'un sera implanté à Tunis et l'autre à Sfax pour la collecte et le traitement des fluides frigorigènes. Il est à rappeler que l'engagement de la Tunisie en faveur de cette cause mondiale à caractère écologique remonte à 1989, date marquant la signature, par notre pays, de la Convention de Vienne sur la Protection de la couche d'ozone ainsi que son adoption du Protocole de Montréal, relatif aux substances appauvrissant l'ozone. Les pas franchis Depuis, quelque 46 projets ont été réalisés dans l'optique de réduire lesdites substances. Ces projets, dont le coût s'élève à 11 millions de dollars, ont permis l'enlèvement de pas moins de 1026 tonnes de substances chloro-fluoro-carboniques, soit 628 tonnes de CFC-11 et 398 tonnes de CFC-12. Par ailleurs, il a été procédé à l'enlèvement des halons utilisés souvent dans la maîtrise des incendies ainsi que des solvants, dont le tétrachlorure de carbone et le méthyle chloroforme. Mais pour être plus efficient dans cette mission, il a fallu instaurer un cadre législatif favorable à la réalisation des projets de protection de la couche d'ozone. Aussi, a-t-il été procédé à la mise en place d'un cadre légal réglementant les actions d'importation de ces produits. La licence d'importation et la nomenclature des produits exigeant un contrôle rigoureux ont joué un rôle important dans ce sens. D'autant plus que la création de la Commission nationale de protection de la couche d'ozone traduit la volonté confirmée d'œuvrer pour la réduction des substances altérant l'ozone et de contribuer ainsi à la préservation de cet élément vital pour les générations futures. Aujourd'hui encore, les manches continuent à être retroussées pour relever ce défi, conformément aux directives internationales en la matière. Moult projets sont, en effet, en cours de réalisation. La Tunisie s'engage dans l'élaboration d'un plan d'action actualisé, conformément notamment aux rectifications recommandées par les experts internationaux lors de la tenue de la deuxième réunion du Protocole de Montréal. Ces rectifications concernent essentiellement le volet relatif à la lutte contre les substances hydro-chloro-fluo-carboniques. En effet, après le gel de la consommation, opéré en 2013, les experts internationaux appellent à la réduction du taux de consommation de 10% pour l'année 2015, de 35% en 2020 pour atteindre une élimination totale de ces substances à l'horizon 2030. Le nouveau plan d'action sera établi avec le concours de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi ). Il est question, en outre, de renforcer le cadre législatif afin qu'il puisse servir de base pour l'application des axes de l'agenda relatif aux substances appauvrissant l'ozone. La sensibilisation et l'information sur les répercussions desdites substances sur l'ozone, et donc sur le globe terrestre, feront l'objet d'un programme national spécifique. Recycler au lieu d'importer L'élimination radicale des substances appauvrissant l'ozone nécessite, par ailleurs, la collecte et le recyclage des fluides frigorigènes. Pour ce, l'on prévoit d'acquérir une vingtaine d'appareils spécialisés au profit des utilisateurs de ces substances. Le recyclage des substances permettrait d'amoindrir les importations. De son côté, la douane sera dotée d'un identificateur de fluides frigorigènes qui servira d'appui pour un contrôle sans failles des substances importées. Autre projet en cours de réalisation : le projet relatif à l'élimination du bromure de méthyle. Cette substance étant fortement utilisée dans la congélation des dattes. Actuellement, le Groupement interprofessionnel des fruits, la Chambre syndicale des exportateurs de dattes ainsi que des experts de l'Onudi se concentrent sur un projet de démonstration qui consiste en la mise à la disposition de quatre unités de production d'un générateur de phosphine. Une expérience qui promet de réduire voire éliminer le bromure de méthyle. D'ailleurs, la commission nationale de protection de la couche d'ozone s'active pour convaincre les parties adhérentes au Protocole de Montréal de soutenir la Tunisie dans son projet d'élimination de cette substance par l'octroi d'un don, lequel lui permettrait de faire l'acquisition de 22 générateurs de phosphine.