Malgré leurs trois faux pas d'affilée, Hamadi Daou et ses hommes sont loin de désespérer. Après leur défaite contre le cours du jeu devant l'ESS (0-1) et leur match nul incolore face à l'ASM (0-0) à Gabès même et après leur revers de dimanche dernier devant le CA (0-2), tout laisse penser que Saâd Bguir et ses coéquipiers sont en train d'épouser une courbe descendante et de rentrer dans les rangs, notamment avec un bilan chiffré de 3 défaites, 2 victoires et un nul, soit sept points sur 18 en six matches. Pour Saber Jemaï qui a mis le paquet comme à son habitude pour que le SG soit et demeure dans la cour des grands, ces chiffres ne sont pas rassurants et sont même alarmants. Cela n'a été qu'un jeu pour lui de changer d'entraîneur après avoir évincé Lotfi Kadri dès la première journée, mais cette fois, ce pas, il ne le franchira pas car, fin connaisseur qu'il est du foot en général et du SG en particulier, il est convaincu que son équipe, malgré ses déboires actuels, rassure et peut rebondir à tout moment et grimper en haut de l'échelle. L'effectif qu'il a mis à la disposition de son staff technique est plus que valable, riche en quantité de joueurs compétitifs et aussi en qualité avec des joueurs doués et talentueux qui ne manquent pas d'expérience et de savoir-faire sur le terrain. Face au CA, le onze gabésien a été l'auteur d'une prestation des plus honnêtes et a posé pas mal de problèmes à l'équipe «rouge et blanc» pour n'abdiquer finalement que suite à un penalty que l'homme en noir aurait pu ne pas siffler et à un exploit individuel de grande classe de Djabou dans les ultimes minutes de la rencontre. Les trois compartiments de jeu n'ont pas démérité et ont tiré leur épingle du jeu si l'on excepte la ligne offensive qui n'a pas su matérialiser les occasions de buts qu'elle s'est créées. La défense est bonne avec un Bessam Skhiri impressionnant sur sa ligne de but et dans ses sorties aériennes et une arrière-garde à quatre avec Hamza Baccouche côté droit, Aliou Cissé sur le flanc gauche, et Akram Ben Sassi, Ali Hammami l'une des meilleures charnières centrales des équipes de la Ligue 1. Avec ces grands gabarits, musclés, imbattables dans les duels aériens ou à ras de terre, cette ligne arrière est le premier gage de sécurité pour l'équipe gabésienne. Idem pour l'entrejeu au niveau des pivots d'abord avec la paire Ahmed Mida-Zine El Abidine Senoussi qui vient d'être renforcée par la venue de Issam Dridi, un joueur très sobre au jeu, très propre dans la récupération et la relance et par la qualification éminente d'Ibrahima Touré, un véritable essuie-glace de première classe. Un quatuor de choc dont ne disposent pas bon nombre d'équipes. Idem pour le compartiment offensif où les solutions ne manquent pas avec Youssef Fouzaï, un pur gaucher qui excelle dans le jeu à une touche de balle et sur les balles arrêtées où il allie force et finesse de l'intérieur du pied et Saâd Bguir, fin technicien, lui aussi avec ses ballons lancés en profondeur, ses centres effectués au millimètre et son art de la dernière passe décisive. Avec également deux joueurs de couloir très rapides balle au pied, incisifs et percutants, Cheldy Ghrab et Foued Khraïfi, qui alternent sur les deux flancs de l'attaque gabésienne. Ce retour à la formule de deux ailiers classiques de débordement, Hamadi Daou a préféré ne l'utiliser qu'en deuxième mi-temps, un peu tard il faut le dire. Car le CA a déjà pris l'avantage et le SG était obligé de courir derrière le score. Cette formule est idéale pour les matches à domicile, notamment où le SG est obligé de faire le jeu, de pousser ses adversaires dans leurs derniers retranchements et de gagner ses matches. En pointe de ce compartiment offensif, il y a Hamzaoui et Guelbi qui se relaient et sont en ballottage continu pour le poste d'avant-centre même si Hamadi Daou penche la plupart du temps du côté de Guelbi qui se dépense sans compter sur tout le front de l'attaque et qui est un véritable lutteur dans les duels avec des défenseurs qui ne font pas dans la dentelle pour le museler et le neutraliser. Avec une équipe de la sorte, Saber Jemaï et Hamadi Daou ne peuvent que voir l'avenir en rose. En dépit des déboires actuels...