Tout en montrant du doigt un arbitrage contestable, les Gabésiens s'en prennent aussi à eux-mêmes pour avoir mal négocié un match à leur portée De retour aux vestiaires après le dernier coup de sifflet d'un arbitre auquel il aurait aimé dire plein de choses, Hamadi Daou ne cachait pas sa peine d'être passé à côté du plaisir d'aligner un troisième succès consécutif et d'avoir subi une défaite sévère au vu du film du match et de la grande débauche d'énergie de ses joueurs. Sur son chemin, il croise Jamel Baraket, président de la commission de désignation des arbitres et commissaire de la rencontre, et se résigne à ne lui adresser qu'un regard où se mêlent interrogations et reproches quant au choix de Mohamed Amine Bennaceur pour une partie de cette importance. «Ce n'est pas dans mes habitudes ni dans ma culture de mettre une défaite sur le dos d'un arbitre mais parfois, trop c'est trop, lâche-t-il un peu médusé. Il n'a pas hésité à leur accorder un penalty que je ne conteste pas dans le premier quart d'heure de jeu qui leur a permis d'entrer tôt dans le match mais il a omis de nous en accorder un que nous méritions à dix minutes de la fin, qui nous aurait permis de revenir au score et de convoiter le gain de la partie. Un match se joue souvent en un détail et le détail est venu cette fois du côté de l'homme en noir. Dommage pour nous», conclut-il, adossé aux portes des vestiaires de ses joueurs aussi consternés que lui. Entame ratée Le SG qui a la réputation de faire hérisser le poil à des équipes de renom, même s'il lui arrive parfois de laisser des plumes face à des équipes de calibre moyen, a succombé face à une ESS amputée de quelques titulaires et abordant le match la peur au ventre. Après avoir choisi l'arbitre comme première cible, le coach gabésien ne doit pas oublier une première mi-temps trop attentiste, avec peu d'audace et pas assez d'imagination et de générosité dans l'effort. Avec deux pivots (Souissi et Mida) trop repliés et quasiment coupés du trio offensif Ghrab-Bguir-Fouzaï et un Guelbi bien isolé et mis sous l'éteignoir par la charnière centrale étoilée Boughattas-Ben Aziza qui ne lui a fait aucun cadeau, les espaces ont été assez réduits en zone adverse et les occasions de but rares. Cette stratégie de départ axée sur une prudence un peu excessive a non seulement été un mauvais choix tactique dans la mesure où elle a redonné confiance à un adversaire amoindri, recroquevillé derrière et cherchant à rentrer de ce périlleux déplacement avec un moindre mal. Ce n'est qu'après la pause que cette entame de match manquée va être rectifiée dans un premier temps par l'entrée de Foued Khraïfi qui, grâce à sa vitesse de course, ses dribbles courts et sa force de percussion, va donner du fil à retordre à l'arrière garde sahélienne et ouvrir pas mal de brèches sur son flanc gauche. Un joueur pétri de ces qualités rares ne peut pas faire banquette. Cette entame rateé va être corrigée dans un deuxième temps par la sortie d'un pivot (Souissi) et l'entrée d'un attaquant frais physiquement (Hamzaoui) qui s'est occupé, lui, du côté droit de la défense adverse et lui a posé pas mal de problèmes. Les occasions de but n'ont pas manqué et le gardien Ben Ayoub a passé des moments très rudes. C'est de cette manière avec laquelle il a fini le match que Hamadi Daou aurait dû l'entamer. «Le fait de courir derrière le score nous a privés de lucidité et de sang-froid devant les buts adverses que ce soit dans la dernière passe ou au moment de la conclusion de l'action, concéde-t-il. A 0-0, avec un tas d'occasions pareilles, nous avions eu certainement plus de chance et de réussite. Cette principale lacune, il va falloir la travailler davantage». Entre reproches et regrets, ce match SG-ESS est pour lui tout simplement un match à... oublier.