A la fin de la mandature, Ettakatol espère faire passer le taux de chômage sous la barre des 10% Démocratie, croissance pour tous et dignité, voilà trois grands axes sur lesquelles mise le parti Ettakatol pour tenter de séduire un électorat de centre gauche,réputé très indécis. En une cinquantaine de points, les ténors du parti ont exposé hier à Tunis, lors d'une conférence de presse, leur stratégie pour les cinq années à venir. Pour mémoire, le programme d'Ettakatol en 2011 avait comporté 100 points, mais il semble que l'exercice du pouvoir a fini par calmer ses ardeurs et revoir ses ambitions à la baisse. Un programme qui se veut donc réaliste mais qui ne manque pas d'audace comme la volonté du parti de «réviser les accords de partenariat avec l'Union européenne vers une croissance harmonieuse et équitable ». Présenté par l'ancien ministre des Finances Ilyès Fakhfakh, le programme économique ambitionne d'augmenter les investissements de 7 points et le taux de croissance de 5 points à l'horizon de 2019, et ce, en créant de nouvelles opportunités d'investissement, notamment dans les secteurs du tourisme, de l'agriculture, de l'industrie et de la santé, mais aussi et surtout en s'engageant dans un véritable plan Marshall d'investissement dans l'infrastructure. « La résorption du chômage ne peut se faire qu'à travers l'investissement », a martelé Ilyès Fakhfakh. A la fin de la mandature, le parti au logo de poissons espère faire passer le taux de chômage sous la barre des 10%. Le retour de l'Etat Conformément à son positionnement de parti social-démocrate, le programme du parti Ettakatol pour les élections législatives à venir prône un retour de l'intervention de l'Etat dans l'éducation, la santé, la politique de logement et la redistribution des richesses. « Il faut qu'il y ait une égalité des chances entre Tunisiens et il faut être capable de venir en aide aux victimes des accidents de la vie », a indiqué Thouraya Hammami, vice-présidente du conseil national et coordinatrice du programme. Les accidents de la vie ce sont par exemple les pertes d'emploi, que le parti propose de financer à travers un fond d'assurance chômage, comme cela a été prévu par le pacte social signé en 2013. Malgré un déficit record dans les caisses sociales et les caisses de l'Etat en général, à Ettakatol on promet de porter le taux de couverture sociale de 86% actuellement à 95% en 2019, on promet également la construction sur cinq ans de 30.000 logements sociaux. Aucun argumentaire n'a cependant été présenté pour expliquer aux électeurs la manière dont le parti compte financer son programme. « On mise sur la dynamique économique qui va se créer et qui permettra de renflouer les caisses de l'Etat par la fiscalité et de favoriser les investissements créateurs d'emploi», confie néanmoins Thouraya Hammami. Une rente pour les partis De son côté, le porte-parole du parti, Mohammed Bannour, a annoncé une série de propositions pour, dit-il, « un pays démocratique avec des institutions qui protègent tout le monde ». Déjà prévu dans son programme de 2011, Ettakatol souhaite revoir le découpage territorial du pays. L'autre proposition phare du projet du parti, c'est celle du financement public des partis en dehors des périodes électorales. Une manière, selon le parti, d'éluder les financements occultes, préjudiciables à la vie politique.