L'INS (Institut national de la statistique) a envoyé des messages via les mobiles pour que les Tunisiens puissent consulter les dernières statistiques sur la population en 2014. Toutes les données sont encore au stade de l'analyse. Les conclusions les plus détaillées seraient connues dans peu de temps Lors du recensement de 1921 (il y a 93 ans), la population tunisienne comptait, à peine, 2.009.393 habitants. L'Institut national de la statistique vient de nous révéler qu'aujourd'hui la population de la Tunisie est de 10.982.754 habitants. L'augmentation est de taille quoique tout le monde pense que nous serions plus nombreux en réalité. L'écart constaté est de 8.973.361. Soit l'équivalent d'un million d'âmes par décennie. Le nombre aurait pu être plus important si la politique du planning familial des années 70 n'avait pas freiné, un tant soit peu, cette croissance démographique. Cette opération de recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de grande envergure a mobilisé plus de 15.000 agents qui se sont acquittés de plusieurs tâches. La grande majorité (12 417) était constituée d'agents recenseurs. Le travail effectif sur le terrain a duré un mois. C'est, faut-il le souligner, le 11e recensement fait en Tunisie depuis 1921. L'INS, en a réalisé, à lui seul, ceux des années 1975, 1984, 1994 et 2004. Un écart de 37.972 femmes Le taux d'accroissement enregistré est très acceptable. C'est l'un des plus faibles : 1,03 % depuis celui qu'on a enregistré au cours du recensement de 1984 et qui était de 2.48 %. En outre, on remarque une inversion de la tendance entre les sexes. La proportion hommes-femmes est de 50.2 % (5.510.363) en faveur des secondes et de 49.8 % (5.472.391) pour les premiers. C'est la première fois qu'un tel écart de 37.972 femmes supplémentaires est constaté. Car ce taux est resté toujours autour de 50/48-49 %. Des explications objectives et sociologiques doivent être apportées à ce phénomène de même que pour la tendance de l'évolution de la population selon le milieu communal ou non communal. Sur ce dernier point, le développement des zones communales est continu depuis 1984. D'une situation quasi équilibrée (3.680.800-3.285.400 habitants) à une autre totalement déséquilibrée en 2014 avec 7.447.500 (zone communale) et 3.535.300 (zone non communale). C'est sûrement dû à deux facteurs. Le premier concerne l'exode rural qui s'est amplifié de façon alarmante après 2011. La jeunesse tunisienne a lâché les régions de l'intérieur pour venir s'installer massivement dans la capitale et dans les grandes villes. Le second facteur est lié à la transformation de vocation des zones. Celles-ci sont passées du stade non communal au stade communal pendant ces trente dernières années. Soit une augmentation de plus de 3.912.200 d'habitants en zone urbaine. D'ailleurs, les analyses attendues des données recueillies au cours de ce recensement ne manqueront pas de nous dévoiler, encore plus, des situations exceptionnelles. Ces conclusions seront le fruit du travail des spécialistes de l'INS. L'apport à en tirer pour l'élaboration des prochains plans de développement n'est pas à démontrer. Car ces données réactualisées permettront aux décideurs de disposer d'un tableau de bord plus exhaustif et plus précis susceptible de les aider à mieux cibler les projets à concevoir.