Si l'on s'en tient aux résultats de l'enquête nationale sur la population et l'emploi du quatrième trimestre 2013, le nombre de chômeurs s'établit à 609.900 sur une population active, estimée à 3.978.600 En suivant les discours des différents candidats aux élections législatives, l'allusion aux problèmes du chômage est secondaire. Malgré son importance, ce phénomène ne jouit pas de l'intérêt qui se doit dans les préoccupations électorales. C'est à peine si on le considère à sa juste mesure. Les slogans creux et les promesses qui seront sans lendemain ne réussissent pas à convaincre les électeurs et, notamment, les jeunes chômeurs. Aujourd'hui, la Tunisie connaît un fort taux de chômage qui est de 15,3 %. Certes, on a constaté une baisse, mais elle est insignifiante face au flux des demandeurs d'emploi. Chaque année, il faut compter près de 80.000 nouveaux diplômés. Sans parler des autres catégories de chômeurs. Le défi actuel est, on ne peut plus, clair. Et, toute réussite économique passe par la résorption rapide de la masse des chômeurs. Le travail des femmes reste le maillon faible de la politique d'emploi. Puisqu'on compte 21.9 % du taux de chômage chez les femmes contre 12.8 % chez les hommes. Si l'on s'en tient aux résultats de l'enquête nationale sur la population et l'emploi du quatrième trimestre 2013, le nombre de chômeurs s'établit à 609.900 sur une population active, estimée à 3.978.600. Aussi, ne faut-il pas se leurrer devant les promesses de certains futurs députés qui jurent leurs grands dieux de procurer des centaines de milliers d'emplois au cours de la législature prochaine. Ces annonces ne sont étayées d'aucune précision ni détails crédibles. Rien que des mots. D'autres font miroiter des projets irréels et imaginaires capables de fournir des postes d'emploi à tous les chômeurs de Tunisie. Ces gens inconscients ainsi que leurs partis doivent cesser de prendre leurs concitoyens pour des idiots. Car ils doivent savoir que «Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense», comme le dit si bien Jean De La Fontaine dans sa fable Le meunier, son fils et l'âne. Le pire, c'est que certains de ces gens n'ont aucune connaissance de la réalité sociale et, dans leurs discours, ils passent (excusez l'expression) à côté de la plaque. Ils ignorent que le nombre de diplômés chômeurs de l'enseignement supérieur est estimé à 242.300 au quatrième trimestre 2013. Ce qui correspond à un taux de chômage de 31.9%, contre 33.5% au troisième trimestre de 2013. Ce taux se répartit en 21.7% chez les hommes et 41.9% chez les femmes, enregistrant une diminution chez les hommes de 1.4 point et de 1.6 chez les femmes, en comparaison avec le troisième trimestre de 2013. Or, la question brûlante est de prôner une politique et des orientations réalistes pour sortir le pays du marasme économique. C'est vers une vision nette et claire que le Tunisien tend. Le sens du discernement est toujours vivace chez nos observateurs et chez nos jeunes. Sans trop faire le flagorneur, il faut que les orateurs et les politiciens cessent de flatter les gens et doivent choisir de leur parler avec la plus grande franchise. Car l'expression «le peuple tunisien est intelligent» revient beaucoup dans leurs discours. Que veulent-ils dire ? C'est vrai que, comme tous les peuples, nous ne sommes ni plus intelligents ni moins intelligents que les autres. On est ce qu'on est. Donc, ce n'est pas de cette manière qu'on réussira à convaincre les électeurs.