Leekens est l'entraîneur le plus heureux en Tunisie pour deux raisons: Il est le l'entraîneur de l'équipe qui mène dans son groupe et qui "débarque" à la CAN (logiquement) . En plus, c'est un Monsieur chanceux ( et ce n'est pas un défaut) pour avoir effleuré la défaite ( l'action de but sauvée par Mathlouthi), risqué un nul où les mécontents étaient prêts à tirer dans tous les sens, pour terminer avec une victoire très précieuse. Ce but de Sassi a fait du bien à l'équipe de Tunisie, en pleine transition tactique et sportive. On est premier du groupe, on revient de loin en Afrique après une catastrophique année 2013. Puis, les absences , les changements opérés dans l'ossature, le bruit qui circule à chaque fois où la sélection ne convainc pas. Ce sont tous des points qui ne plaident pas en faveur de Leekens, qui a réussi, à notre avis, à réinstaurer la rigueur et la culture des victoires. Souvenez vous d'où il est parti, et où nous en sommes aujourd'hui. Il faut être très subjectif pour nier le bond de la sélection du moins sur le plan des résultats. Attendre... Leekens avait reconduit encore une fois le 3-5-2 avec Msakni qui fait le régisseur à la place de Chikhaoui. Et l'on doit s'arrêter un petit moment sur ce choix: Le Belge ne devait pas raisonner comme nous (grand public, journalistes , entraîneurs...) : il choisit le plan et les joueurs les plus efficaces par rapport à l'adversaire. Il sait bien que le Sénégal était supérieur techniquement et physiquement, et qu'il devait bloquer les milieux Sénégalais autant que possible . Nous avons finalement joué le 5-3-2 plus que le 3-5-2 avec un Mathlouthi prenable sur le couloir droit et un axe qui flottait sur les accélérations d'Idrissa et Cissé. On a attendu, Ragued et Nater ont dû courir des kilomètres pour récupérer la balle , mais avec un Msakni nonchalant et très loin de sa forme (incapable de faire des poussées de balle ), la possession a basculé pour le Sénégal. Il a fallu une action isolée, une balle arrêtée ou une erreur défensive sénégalaise pour l'emporter. C'est ce qui s'est passé. Ce qui compte c'est de gagner, même si l'on a pris de gros risques. Une chose est sûre, cette équipe de Tunisie a deux atouts: l'esprit de gagner et d'y croire, et une défense qui tient bon grâce à un Balbouli revitalisé et déterminant dans ses arrêts. Maintenant que la qualification est presque acquise, nous devons soigner plus le jeu d'attaque. Chercher un avant centre qui marque, qui offre des solutions , retrouver plus le jeu de percussion sur les couloirs, redonner la chance à Ferjani Sassi pour faire le relayeur, tout ça nous permettra d'avancer encore. Pour le moment, savourons cet exploit et positivons autant que possible. La sélection prend du neuf, du moins sur le plan savoir gérer et savoir gagner. La manière devrait venir par la suite, et pour cela il faudra oser dans le choix des joueurs. Il y en a ceux qui n'ont plus rien à donner.