S'il manquait encore quelque chose à Diego Forlán pour compléter une prestation inoubliable à la Coupe du monde, c'était de repartir avec une récompense individuelle. Forlán est ainsi devenu le quatrième footballeur sud-américain à conquérir ce titre, imitant l'Argentin Diego Maradona (1986) et les Brésiliens Romario (1994) et Ronaldo (1998) Diego Forlán, qu'est-ce que cela vous fait d'avoir décroché le Ballon d'Or ? C'est aussi impressionnant qu'inattendu. Je n'aurais jamais cru que je gagnerais un jour ce prix et ça n'a jamais été mon objectif. Je me disais qu'en tant qu'attaquant, je pouvais me battre pour le Soulier d'Or et, d'ailleurs, j'ai fini tout près ! Ç'aurait été un peu plus normal. Mais de là à remporter le prix du meilleur joueur… Du coup, je savoure et je suis vraiment ravi, tout en sachant que c'est le fruit de la splendide compétition réussie par l'équipe. C'est une nouvelle récompense pour le bon moment du football uruguayen. Vous n'avez pas peur de perdre la tête avec autant de reconnaissance ? J'ai déjà gagné d'autres choses au cours de ma carrière, j'en suis très heureux, mais je prends tout ça avec humilité. Mes parents m'ont inculqué des valeurs et j'ai des frères qui m'aident à rester sur le droit chemin. Tout ça, c'est le fruit du travail, donc je vais continuer à travailler pour progresser. Cette récompense atténue-t-elle la déception de ne pas monter sur le podium ? Cette récompense et les buts m'apportent beaucoup de bonheur, mais je m'en vais avec un peu de tristesse, car en voyant la finale, j'ai senti qu'on est vraiment passés tout près de la disputer. La défaite en demi a été un coup dur. Je ne l'ai toujours pas digérée. Vous devez avoir hâte de recevoir le trophée… Je n'ai pas eu trop le temps de parler de ça, mais j'ai cru comprendre qu'on me le donnera à Zurich. Bon, j'avoue, j'aurais aimé revenir en Uruguay avec ! C'est clair que ça aurait fait bel effet pour décorer la fête qui nous attend au pays. Si vous continuez comme cela, vous n'aurez plus de place sur vos étagères… Je pense qu'il va faire joli aux côtés des deux trophées de pichichi de la Liga ! (rires). Mais, on va lui trouver une place, je ne me fais pas de souci pour ça. Dernière question : pensez-vous que l'Espagne mérite ce titre ? Absolument. C'est elle qui a pratiqué le meilleur football sur l'ensemble de la compétition. Elle a réussi à se relever très vite de sa défaite contre la Suisse et elle a toujours dirigé la manœuvre. J'en profite pour féliciter les joueurs et l'encadrement technique espagnols ! J'espère que notre tour viendra un jour…