Un prix récompensant l'excellence : celle des personnalités féminines œuvrant pour le renforcement de l'égalité des chances et l'affirmation du rôle des femmes dans les secteurs culturels, politiques, sociaux, économiques et scientifiques... Créé dans le cadre du réseau Med 21, réseau de prix consacrant la valeur dans tous les domaines, et se donnant des références patrimoniales, ce prix se détache néanmoins par sa spécificité. Car si les prix Averroés, Sinan, Ibn Khaldoun, qui font partie du même réseau, sont octroyés par un pays à un lauréat, le prix Elyssa Didon est né de la volonté de deux cités sœurs dans l'histoire : Carthage et Tyr. Réunis sous le parrainage de Med 21, le prix du Didon d'Or de Carthage et l'Association de sauvegarde de Tyr ont choisi d'honorer, chaque année, une Tunisienne, une Libanaise, une femme du sud et une femme du nord de la Méditerranée. Le prix a été remis il y a quelques jours, dans le cadre d'un des plus beaux musées du monde, le Musée de l'Acropole à Athènes, à la Tunisienne Souheyr Belhassen, présidente d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme. A ses côtés, était honorée, pour le Liban, Lady Sursock Cochran. Cette étonnante nonagénaire poursuit sans discontinuer une lutte acharnée pour la sauvegarde de bâtiments anciens à Beyrouth au sein de son «Association pour la protection des Sites et Anciennes Demeures». Egalement consacrées, l'Algérienne Cherifa Kheddar, présidente de l'Association «Djazaïrouna» pour l'action qu'elle mène contre la violence à l'égard des femmes, et la Grecque Rodi Kratsa, présidente de l'Institut Constantinos Karamélis pour la démocratie, ancienne vice-présidente du Parlement européen, pour son combat pour un dialogue interculturel et religieux, et la protection des minorités. S'attachant à promouvoir la coopération entre les femmes des deux rives, elle a mérité, au sein du Parlement européen, le nom de «Madame Méditerranée». Remerciant l'assemblée, au sein de laquelle on reconnaissait Madame Maha Chalabi, présidente de l'Association de Sauvegarde de Tyr, M. Mohamed Aziza, président du réseau Med 21, M. Mongi Loukil, président du Didon D'Or, M. Hervé de Charrette, ancien ministre français des Affaires étrangères, Souheyr Belhassen dédiait son prix à «l'organisation des droits de l'homme qui, tous les jours, nous informe sur un pays déchiré cher à nos cœurs, la Syrie». Elle a aussi partagé son prix avec les Palestiniens dont le sacrifice au quotidien finira par forcer le destin et rendre la liberté à leur pays. Et, enfin, aux Tunisiennes et aux Tunisiens pour que le slogan «dignité, liberté, justice» soit porté haut et fort.