Govou, Cana, Mirallas, Rommedhal ... Les transferts vers les championnats turc et grec ont encore été foison cet été. Enquête sur ces nouvelles destinations très prisées. En manque de temps de jeu, proches de la retraite, parfois les deux, certains footballeurs n'hésitent pas à s'exiler vers des championnats «exotiques». Parmi eux, la Turkcell Süper Lig en Turquie et la Superleague en Grèce, considérés comme des ligues de seconde zone, mais destinations privilégiées de joueurs avides d'un nouveau «challenge». Cette intersaison ne fait que confirmer la tendance : Govou au Panathinaïkos (en attendant Boumsong ?), Modesto, Rommedhal, Ibagaza et Mirallas à l'Olympiakos, Papa Bouba Diop à l'AEK Athènes, Tavlaridis à Larissa viennent poser leurs crampons dans la république hellénique, tandis que Cana (Galatasaray), Quaresma (Besiktas) ou encore Stoch (jeune espoir en provenance de Chelsea qui s'est engagé avec Fenerbahçe) ont préféré bifurquer vers la Turquie. Si le challenge sportif peut en concerner certains, avec la quasi-certitude de disputer la Ligue des Champions dans un club comme Fenerbahçe ou l'Olympiakos, d'autres destinations laissent sérieusement planer un doute quant aux motivations des joueurs. «Vivre en Grèce c'est le top, c'est un pays magnifique», nous accorde Laurent Robert, l'ancien international français, passé par Larissa, en Grèce. Au-delà d'un attrait sportif, la question du cadre de vie s'interpose. Pour un footballeur, l'important est d'«être dans un club où l'on se sent bien», poursuit-il, et effectivement ces pays ont des atouts plus que convaincants dans cette optique. Quitte à jouer dans un club de seconde zone, autant s'installer dans un cadre plaisant. Pas un choix de carrière, mais de vie. L'autre point concerne le salaire. Comment attirer des joueurs du calibre d'Anelka, Ribéry, Roberto Carlos, Djibril Cissé ou encore Rivaldo ? Une politique de stars se mène là-bas, au détriment des joueurs locaux. Un détail qui ne trompe pas : désormais, on y communique en anglais. Des championnats «exotiques» Les joueurs étrangers sont très considérés. Un détail qui montre l'évolution de ces championnats : Cédric Kanté, joueur du Panathinaïkos, déclarait à So Foot pouvoir «faire dix ans de carrière ici sans apprendre la langue, puisqu'au club, on parle en anglais». On mise beaucoup sur eux, libérant de la place dans la masse salariale pour pouvoir supporter leur gourmandise. Nombre de clubs hexagonaux, qui pourraient venir les concurrencer au niveau sportif, ne peuvent se les offrir. Cela fait ressortir les soupçons de fraude, qui pullulent, à l'image de ce dirigeant de l'AEK Athènes, Psomiadis, condamné à douze ans de prison pour faux et usage de faux au début des années 2000. L'accueil réservé aux joueurs étrangers témoigne de l'intérêt qui leur est porté. Ainsi, 3000 personnes patientaient à l'aéroport d'Athènes pour l'arrivée de Djibril Cissé. Car si le championnat n'est pas le plus relevé, on ne peut pas en dire autant de la ferveur des supporters. «C'est un truc de fou ! Le public est à 200% derrière son équipe. Les stades sont petits mais c'est toujours chaud. Ce sont de vrais supporters», renchérit Laurent Robert. Des joueurs en manque de notoriété y cherchent un nouvel élan, devenant de vrais icônes. Mais à l'image d'un Anelka, Ribéry, ou Cissé, ces choix de vie pourraient au contraire tourner en choix de carrière, ces trois-là ayant (re)trouvé leurs galons d'internationaux après leurs séjours dans ces championnats.