Dans une projection spéciale, la direction des J.C.C a projeté le dernier film du réalisateur égyptien Mohamed Khan "Fatet el masnaa" en présence de l"actrice Yasmine Raies. Il s'agit de Hiyam, une jeune ouvrière travaillant dans une usine à textile, s'éprend du nouveau patron de l'entreprise, Salah. Rêvant de passion et de mariage, Hiyam voit son cœur se briser lorsque après un échange de baiser, Salah décide de ne plus entretenir de contact avec elle. Alors qu'elle se remet doucement de son échec amoureux, un test de grossesse est découvert dans une poubelle de l'usine. Rapidement, tous les soupçons se tournent vers Hiyam. Cette dernière est accusée d'avoir déshonoré sa condition de femme pure ainsi que les mœurs de sa famille, gérée d'une main de fer par sa mère divorcée et remariée-interprétée par la grande Salwa Khattab. Scénarisé par Wessam Soliman, la femme du réalisateur, ce film se dessine comme une comédie romantique avec une bande sonore composée de nombreuses chansons d'amour du répertoire classique égyptien et les étapes traditionnelles de la première rencontre, du premier regard, des premiers contacts . Le revirement dramatique suite aux maltraitances subies par Hiyam rappelle toutefois d'une part la réalité brutale à laquelle sont confrontées quotidiennement de femmes égyptiennes, et plus globalement de certaines femmes arabes, d'autres part la volonté du réalisateur de dresser le portrait d'une femme qui se veut indépendante dans un univers qui ne le cautionne pas encore. Les hommes y sont quasiment inexistants, hormis Salah, l'on voit que très peu, le beau-père de Hiyam, ainsi que les autres pères de famille, l'on sent peser lourdement les carcans sociaux hérités d'un système érigé par et pour le patriarche, banalisés et entretenus avec opiniâtre par les femmes elles-mêmes . La scène de la baignade est un exemple parfait des décalages dans la conception de la liberté masculine et féminine.... Si "Fatat Al Masnaa" s'empare ici de sujets d'actualité sociopolitiques intéressants, loin de tout exotisme et de tout romantisme, on regrette cependant le traitement cinématographique plat et linéaire, faisant du film, un long métrage monotone. Ce film est dédié à la grande actrice Souad Hosni. Il s'est vu récompenser à deux reprises l'an dernier : le Muhr Award de la meilleure actrice pour Yasmin Raies .