…recommande «Investing Across Borders 2010» Nul doute que les investissements étrangers sont essentiels au développement des pays particulièrement en période de crise économique. Ils apportent des capitaux nouveaux et plus engagés et introduisent de nouvelles technologies et des styles de gestion différents. Ils aident aussi à créer des emplois et à stimuler la concurrence ce qui est à même de baisser les prix locaux et d'améliorer l'accès de la population aux biens et aux services Cependant, des lois trop restrictives ou désuètes posent obstacle aux investissements étrangers, et leur mise en œuvre peut engendrer des coûts additionnels pour les investisseurs. C'est ce qui ressort d'un nouveau rapport du groupe de la Banque mondiale intitulé «Investing Across Borders 2010». Ce dernier offre pour la première fois des données objectives sur les lois qui réglementent les investissements étrangers et une étude comparative entre 87 pays. Selon le rapport, des lois et règlements transparents et efficaces sont essentiels afin d'assurer les meilleurs résultats pour les pays accueillant des investissements étrangers. Ainsi et à titre d'exemple, en Angola et en Haïti, les complications des démarches administratives font en sorte qu'y démarrer la filiale d'une société étrangère peut prendre jusqu'à 6 mois. Au Canada, en Géorgie, et au Rwanda, les mêmes démarches peuvent être complétées en moins d'une semaine. L'obtention d'un bail pour un terrain industriel au Nicaragua et en Sierra Leone prend en général 6 mois, tandis qu'en Arménie, en République de Corée et au Soudan, cela prend moins de 2 semaines. Au Pakistan, aux Philippines et au Sri Lanka, il faut jusqu'à 2 ans pour faire exécuter une sentence arbitrale! Selon le rapport, il est plus rapide de créer son entreprise en Afghanistan ou en Albanie qu'en France. Sept jours suffisent en moyenne contre neuf dans l'Hexagone. Pour ce qui est de l'Amérique Latine, notamment le Brésil et le Vénézuela , ces derniers sont à l'inverse très lents (169 jours et 179 jours respectivement), de même que la Chine (99 jours). Si les pays de l'Ocde sont majoritairement très ouverts aux prises de participations étrangères dans leurs entreprises, de même que l'Europe de l'Est et l'Asie centrale, c'est en Asie de l'Est et dans le Pacifique, exception faite de Singapour, que l'on trouve le plus grand nombre de restrictions, surtout en Chine et en Indonésie, remarque la Banque mondiale dans son rapport. Concernant les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, elle indique que ces derniers sont moyennement restrictifs à l'exception de la Tunisie où il n'y a guère de restrictions. Par ailleurs, le rapport constate que les pays qui réussissent le mieux dans les indicateurs établis par «Investing Across Borders» ont également tendance à attirer davantage d'investissements étrangers, et ce, relativement à la taille de leur économie et leur population. Inversement, les pays dont les scores sont plus bas tendent vers des niveaux de corruption plus élevés, un plus haut risque politique et des structures de gouvernance plus faibles. A souligner que les indicateurs retenus sont les restrictions sur les prises de participation, le temps nécessaire au démarrage d'une entreprise étrangère, l'accès au foncier industriel et les régimes d'arbitrage commercial. A titre d'information, le rapport en question vise à aider les pays à développer un environnement commercial plus attrayant en identifiant les bonnes pratiques utilisées ailleurs dans la conception et la mise en œuvre des politiques d'investissements. Il ne se penche pas sur toutes les caractéristiques de l'environnement commercial qui sont importantes pour les investisseurs. Par exemple, le projet n'évalue pas les questions comme la sécurité, la stabilité macroéconomique, la taille et le potentiel du marché, la corruption, le niveau de compétence de la main-d'œuvre, ou la qualité de l'infrastructure. Toutefois, les indicateurs sont un point de départ pour les gouvernements désireux d'améliorer leur compétitivité par rapport aux investissements étrangers.