Le suspense commence à trop durer. On annonce pour lundi la décision finale du Front populaire quant aux consignes de vote. Les électeurs du Front seront appelés à ne pas voter pour Moncef Marzouki et à le contrer. Le Front populaire, restant sur sa faim au parlement, ne s'est pas encore décidé quant à son soutien ou non au candidat de Nida Tounès à la présidentielle. Il persiste avec son attentisme qui lui a coûté le poste de premier vice-président à l'Assemblée des représentants du peuple quand le candidat du Mouvement Ennahdha, Abdelfattah Mourou, a remporté une large victoire aux dépens de la candidate du Front, Mbarka Brahmi. Un attentisme qui a viré en balbutiements et tâtonnements. Rien qu'hier, les secrétaires généraux du conseil du Front ont continué leur marathon de concertations internes sans parvenir à une décision définitive. Pourtant, les médias ont été appelés hier à assister à un énième point de presse lors duquel on leur a juste dit qu'il faut attendre lundi pour connaître les décisions quant aux différentes questions débattues ! Les jeux sont déjà faits à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), ce qui donne une idée plus claire sur le déroulement des tractations entre les partis en tête des législatives et notamment Nida Tounès et son dauphin, Ennahdha. Et pourtant, les leaders du Front populaire ne se sont pas encore décidés quant à leurs consignes de vote pour le second tour de la présidentielle. Salah Laâjimi, du Parti des travailleurs, a affirmé que la réunion du conseil du Front populaire est encore ouverte et que les concertations ont atteint un stade très avancé. Il ne reste qu'à peaufiner les positions du Front et c'est lundi qu'elles seront révélées, a-t-il annoncé. Cependant, une source proche dudit conseil nous a confié hier que la position du Front par rapport à l'un des candidats, en l'occurrence Moncef Marzouki, a été prise. Selon notre source, ce dernier, faisant partie de l'ancienne Troïka, est considéré comme «responsable du terrorisme et de la dégradation de la situation économique de la Tunisie» et «un danger pour le pays». L'option prise est de le contrer lors du second tour, alors que pour ce qui est de Béji Caïd Essebsi aucune consigne de vote ne sera donnée aux électeurs du Front populaire. Une position qui a été prise suite à la formation, jeudi, de ‘‘la nouvelle Troïka'' au parlement», précise notre source.