50% de la production nationale des agrumes sont de calibre moyen, mais acceptable sur les marchés tant local qu'international, alors que le reste est de petit (25%) et de grand calibres (25%). La saison agrumicole 2014/2015 a dépassé la barre des 440 mille tonnes contre 355 mille tonnes au cours de la saison 2013/2014, selon les estimations fournies exclusivement, à l'agence TAP, par le Groupement interprofessionnel des fruits (GIF). D'après Mohamed Radhouani, directeur général du GIF, 50% de la production nationale des agrumes sont de calibre moyen mais, selon lui, acceptable sur les marchés tant local qu'international, alors que le reste sont de petit (25%) et de grand calibres (25%). Au plan variétés, la Maltaise a progressé de 30% pour atteindre, au cours de cette saison, 157 mille tonnes contre 121 mille tonnes en 2013. Les clémentines ont, quant à elles, affiché une hausse de 70%, avec une production totale de 67 mille tonnes contre 40 mille tonnes en 2013. Pour les navels (Thomson), le volume de production s'est accru à 94 mille tonnes. Le reste des variétés, tels les oranges douces, le citron et les mandarines ont accusé une baisse chiffrée respectivement à 21%, 17% et 14%. Radhouani a affirmé, dans ce cadre, que le GIF veille à protéger la santé de la production en fournissant des pesticides gratuitement aux petits agriculteurs pour protéger près d'un million d'arbres âgés de moins de cinq ans contre les mineuses des agrumes. Pour le reste des orangeraies détenues par les grands agriculteurs, le groupement opte pour la vente des pesticides au coût de l'achat sans aucune marge bénéficiaire. S'agissant de la cératite (mouche qui attaque les agrumes), le GIF organise chaque année une campagne collective touchant toutes les plantations. La lutte contre ce parasite nécessite, selon Radhouani, des interventions par avion sur les vergers agrumicoles dont 75% se trouvent dans le gouvernorat de Nabeul où deux interventions à l'épandage des pesticides chimiques devraient avoir lieu. Une autre intervention sur une superficie de 300 hectares sera effectuée à Tékelsa (gouvernorat de Nabeul) moyennant l'utilisation de pesticides biologiques afin de réduire les résidus chimiques. Cette opération sera progressivement généralisée aux autres vergers. Une nouvelle technique de lutte intégrée contre cette maladie parasitaire (cératite) a été mise en œuvre. Il s'agit du piégeage de masse (pose de pièges) subventionné par le groupement, sachant que cette technique coûte 500 mille dinars au GIF dont 50% sont payés par les agriculteurs. Cette méthode qui vise à éviter l'utilisation d'insecticides sera généralisée progressivement à tous les vergers agrumicoles pendant les prochaines saisons. Pour ce qui est de la lutte contre les autres maladies ravageuses, la tâche est confiée à une commission sectorielle, dont le GIF fait partie, l'objectif étant de mettre en œuvre une stratégie cohérente afin de protéger la santé des orangeraies. Côté commercial, Radhouani a précisé que le marché local sera approvisionné en quantités suffisantes, toutes variétés confondues, vu l'abondance de l'offre laquelle (abondance) devrait se répercuter sur les prix qui marqueront, selon le responsable, une baisse par rapport à la saison écoulée. Volet exportations, contrairement à la saison 2013-2014 lors de laquelle la production a été abondante dans tous les pays méditerranéens, d'où la vive concurrence entre ces derniers sur le marché international, les perspectives en la matière semblent prometteuses pour les agrumiculteurs tunisiens cette saison. En effet, de nouvelles niches seront créées au-delà de la sphère traditionnelle (Europe) de la Tunisie. La Russie, par exemple, a importé 100 tonnes de Clémentines, a affirmé Radhouani. «C'est une nouvelle expérience pour la Tunisie qui doit maintenir sa part de marché en Russie, en exploitant au mieux l'embargo imposé par l'Union européenne sur ce pays», a- t-il expliqué. Diversifier les marchés Le responsable devait ajouter que les efforts se poursuivent pour accroître la part de marché de la Tunisie dans les pays du Golfe, la Libye et l'Algérie, ces pays recevant des quantités d'agrumes tunisiennes destinées à la transformation (jus d'oranges). La France, qui absorbe habituellement 71% des exportations, reste le plus grand marché pour la Tunisie. Pour cette saison d'exportation (janvier-avril 2014), les quantités exportées vers le marché français ont atteint 14.422 tonnes, contre 18.827 tonnes en 2013, soit une baisse de 23,4% en volume. Radhouani a expliqué cette récession par le report d'une semaine de la campagne d'exportation vers la France à la suite du retard de la maturation de la production et d'une baisse de la demande française pour des raisons climatiques (hiver doux), affirmant, toutefois, que la France demeure le premier client de la Tunisie. Le responsable a souligné que le département de l'agriculture a su tirer les leçons de cette conjoncture en adoptant de nouvelles orientations pour réduire la pression, notamment sur les produits de haut de gamme, telles que les Maltaises qui sont les plus exportées. A ce titre, les superficies cultivées destinées exclusivement à l'export seront étendues en plus de l'introduction de nouvelles variétés (Marisol et Caffin, par exemple) pour enrichir la gamme variétale existante (45 variétés). Par ailleurs, la période de production sera étalée pour passer de six à huit mois, soit du mois d'octobre au mois de mai. Il convient de rappeler que les vergers agrumicoles s'étendent pour la saison 2014-2015 sur une superficie évaluée entre 24 et 25 mille ha constitués de sept millions de pieds d'arbres et employant près de 12.500 agriculteurs.