En proposant aux membres de la commission de « s'inspirer du règlement intérieur du parlement ayant précédé la révolution » à propos de la présidence tournante, le président de l'ARP crée la polémique au sein de l'hémicycle Lors de sa brève visite à la commission parlementaire chargée de rédiger un projet de règlement intérieur, le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) crée la polémique en proposant aux membres de la commission de « s'inspirer du règlement intérieur du Parlement ayant précédé la révolution ». Des propos qui déplaisent à gauche comme à droite. Représentant le Front populaire dans la commission, le député Jilani Hammami a estimé que ce genre de propos était « indigne d'une Assemblée des représentants du peuple ». « Le parlement de Ben Ali n'était pas un parlement démocratique, ces propos m'ont provoqué, et cette proposition m'est apparue comme une volonté de rétablir l'ancien régime », a-t-il déclaré. Même son de cloche du côté des élus d'Ennahdha, en témoigne la déclaration de Habib Khedher pour qui « le modèle de l'ancien régime ne saurait être un modèle pour la Tunisie postrévolutionnaire ». L'alternance, entre supporters et détracteurs Les membres de la commission qui accuse un rythme satisfaisant dans l'examen des articles du règlement intérieur de l'ANC (principale source d'inspiration) ont buté sur la question de l'alternance ou de la présidence tournante proposée par le parti majoritaire et soutenue par Afek Tounès et le Front populaire. L'idée est de permettre l'élection au début de chaque année d'un nouveau président pour le Parlement. Si le président de la commission, Mohamed Troudi, a expliqué que la philosophie générale de la proposition était de consolider l'esprit d'entente et de consensus au sein du Parlement, plusieurs députés sont restés perplexes. « Le changement du président obéit tout naturellement aux équilibres politiques. Et il existe beaucoup de mécanismes qui permettent de changer de président. Nous n'avons donc pas besoin d'un changement annuel systématique », a indiqué Néji Jemal (Ennahdha). De leur côté, Hela Hammi (Ennahdha) et Iyed Dahmani (Al-Jomhouri) craignent une instabilité administrative et politique lorsque les présidents sont renouvelés tous les ans. Le débat continue Entendu sur cette question, un des conseillers de l'Assemblée a déclaré : « Lorsqu'il est président pour toute une session parlementaire, le président n'a de comptes à rendre à personne, par contre, si sa réélection dépend chaque année de la majorité existente, il pourrait être tenté de céder en leur faveur sur certains points ». La question n'a pas pu être tranchée, et les membres de la commission ont demandé plus de temps avant de prendre une décision définitive. Ping-pong entre procéduriers Présidant la commission du règlement intérieur, Mohamed Troudi (Nida Tounès) avait en face de lui, de l'autre côté de la salle, Habib Khedher (Ennahdha). Un véritable ping-pong procédurier entre les deux députés a marqué la séance. Habib Khedhr, épaulé par son collègue Néji Jemal (Ennahdha), scrutait la moindre faille procédurale dans le déroulement des travaux de la commission. Bawsala entendue lundi L'association Bawsala, qui s'intéresse à la vie parlementaire depuis l'élection de l'Assemblée nationale constituante, sera entendue lundi pendant une heure, par la commission du règlement intérieur. De par son expérience pendant les trois années de l'ANC, cette organisation exposera sa vison par rapport au prochain règlement intérieur, à la lumière des lacunes qu'elle a enregistrées.