Le fossé se creuse entre le ministère de l'Education et les structures du syndicat général de l'enseignement secondaire. Faute d'une stratégie de communication, ce ministère n'a pas réussi à surmonter la crise, à éclairer l'opinion publique et à la rassurer. Les grèves se succèdent et se suivent dans le secteur de l'enseignement. Encore une fois des menaces de débrayage dans les collèges et les lycées ont été lancées. A cet effet, une réunion de la Commission sectorielle administrative du Syndicat général de l'enseignement secondaire s'est tenue le 15 décembre. Des mesures concrètes ont été adoptées, dont des grèves les 21 et 22 janvier 2015 et les 17 et 18 février 2015. Cette mobilisation tous azimuts vise à resserrer encore davantage l'étau autour des autorités pour les pousser à céder et à engager des négociations en vue d'aboutir à la concrétisation des multiples revendications formulées à plusieurs reprises par les structures syndicales. Ces mouvements de contestation seront renforcés par des rassemblements devant l'Assemblée des représentants du peuple (le premier jour, 21 janvier et 17 février), et devant le Palais de La Kasbah (le deuxième jour, 22 janvier et 18 février). La Commission sectorielle administrative du syndicat général de l'enseignement secondaire a pris, également, d'autres mesures plus concrètes touchant au travail pédagogique. La première consiste à ne pas assister aux conseils des classes et, par conséquent, ne pas assister aux délibérations. Ces réunions sont, justement, prévues à partir du 5 janvier 2015. Pas de bulletins L'autre mesure a trait à la non signature des bulletins par les professeurs. Ces derniers ont, d'ailleurs, déjà commencé à remettre les notes des devoirs à l'administration. Ces notes seront portées sur les bulletins qui devront être envoyés aux parents à la fin des conseils de classes. Sans signature, ces documents ne pourront pas quitter les établissements. D'où un blocage et un flou pour les parents qui ne pourront pas connaître officiellement les résultats de leurs enfants. La rentrée, après les vacances d'hiver, devrait être chargée et rude pour les élèves et leurs parents. Tous devront aborder une deuxième étape de leur curssus scolaire sans ce baromètre qu'est le bulletin de notes. Mais les peines des uns et des autres ne s'arrêtreront pas là. D'autres mouvements de contestation seront décidés au cours d'une autre Commission sectorielle administrative du Syndicat général de l'enseignement secondaire programmée en février prochain. Le syndicat du secondaire n'exclut pas de diversifier les voies de «lutte» pour parvenir à la satisfaction de leurs revendications. Les mesures qui seront adoptées au cours de cette réunion obéiront à l'évolution des négociations qui pourraient se dérouler avec l'Ugtt, d'une part, et le Gouvernement ou le ministère de l'Education, d'autre part.