«Comprendre le passé et construire le futur» fut le thème central de la rencontre, avec un hommage à de nombreux donateurs de leurs archives personnelles au profit de la mémoire collective. Le 09 décembre de chaque année, on célèbre, en Tunisie, la Journée nationale de l'archive. Ce rendez-vous annuel a été, comme d'accoutumée, fêté par Les Archives nationales de Tunisie, qui a organisé, mardi dernier, une rencontre dans laquelle les intervenants Ridha Abdel Hafidh (secrétaire général du gouvernement) et le directeur de l'archive, Hédi Jalleb, ont insisté sur l'importance de l'archive en tant que source de recherche et de sauvegarde de la mémoire collective et du patrimoine. La rencontre qui s'est focalisée sur le thème «Comprendre le passé et construire le futur» a été, entre autres, une occasion pour rendre hommage aux artistes, activistes de la société civile et autres scientifiques et personnes physiques qui ont fait don de documents, manuscrits et enregistrements sonores et visuels aux Archives Nationales de Tunisie. Le secrétaire d'Etat, Ridha Abdel Hafedh, a insisté lors de cette rencontre sur la valeur historique et patrimoniale des archives. «A cet égard, et pour conserver les archives, considérées comme une partie intégrante du patrimoine et de l'identité, nous allons rendre hommage à certaines personnalités qui, très généreuses, ont offert aux Archives Nationales de Tunisie leurs documents et enregistrements personnels afin de laisser un héritage pour les générations futures», a-t-il déclaré. La Journée nationale de l'archive est aussi une occasion pour évaluer le secteur et permettre à l'administration tunisienne de prendre les bonnes décisions afin d'en dévoiler les dépassements. «Cette célébration annuelle est aussi une occasion pour faire un bilan sur l'évolution du secteur et ce qu'il reste à faire quant à son enrichissement. C'est également l'occasion de rendre hommage à plusieurs personnalités dans les domaines scientifique, artistique et politique qui ont collaboré avec nous par le biais de don d'archives personnelles pour raviver la mémoire collective» a-t-il ajouté. «Notons à ce titre les collaborations de Souhir Belhsan, militante et présidente de la Fédération internationale des droits de l'homme, l'artiste Mohsen Raies et bien d'autres», a précisé le directeur des Archives nationales. Mohsen Raies, artiste interprète, a offert, pour les générations futures, des enregistrements audio et vidéo de chansons rares datant des années 40.Il a d'ailleurs insisté sur la valeur artistique et patrimoniale de ces archives qui servira pour les générations futures, comme une source de savoir et d'enrichissement. «J'ai donné plus de 45 tours de chansons rares avec des magazines, tels que Ciné- revue et Ciné- monde que j'ai collectés depuis les années 1940», déclare-t-il. Zeyneb Ben Said Cherni, vice- présidente de l'association Perspectives ouvriers de Tunisie , mémoires et horizons, a expliqué que l'association, fondée en 2013 et à l'occasion de la célébration de la cinquantième année du mouvement d'opposition, a collecté , pour les Archives Nationales, des manuscrits, des brochures et des numéros du journal «Ouvriers de Tunisie» paru en 1970.Des versions papiers et numériques ont été cédées pour remettre ce legs historique afin de constituer un ensemble de documents qui servira de référence pour les Tunisiens. D'autres personnes comme Boukhari Bou Slah, ingénieur, Kamel Ben Neji, employé et Habib Lili, professeur, n'ont épargné aucun effort pour collecter et offrir leurs archives personnelles pour la promotion de l'archive publique. Les archives nationales et la mémoire collective sont une affaire de citoyenneté qui concerne tout un chacun. H.SAYADI