Les derniers éléments parvenus en novembre dernier n'ont pas convaincu l'instruction, selon le comité de défense qui considère que des cadres sécuritaires influents sont impliqués Le juge d'instruction n'a pas traité avec sérieux les nouveaux rebondissements dans l'affaire de l'assassinat de Mohamed Brahmi, a déclaré hier le comité de défense du martyr. Les nouveaux éléments confirment, pourtant, selon la même source, que des cadres sécuritaires au ministère de l'Intérieur seraient directement impliqués dans l'affaire. Riadh Saâdaoui, membre du comité, qui s'exprimait hier en conférence de presse à Tunis, a indiqué que malgré les informations parvenues, novembre dernier, selon lesquelles des cadres sécuritaires encore influents au ministère de l'Intérieur sont en contact avec le principal impliqué dans l'assassinat, Abou Baker Al Hakim, et des éléments appartenant au courant interdit Ansar Echaria, le juge d'instruction s'est contenté de les interroger avant de les relâcher. Un seul a été accusé dans cette affaire. Il a ajouté qu'un cadre sécuritaire a même été accusé d'avoir servi de couverture pour les assassins de Brahmi et de les avoir aidés à louer une voiture et des maisons à Raoued (Ariana). Fuite d'un document Il a qualifié de «passive» la position du juge d'instruction dans la mesure où il a ignoré les procédures juridiques en vigueur et n'a pas cherché à révéler la vérité, notant que l'audition des accusés a été trop brève. Riadh Saâdaoui a regretté que le juge d'instruction n'ait pas répondu à la demande du comité de défense qui appelle à tenir compte de la fuite d'un document prévenant l'assassinat de Mohamed Brahmi. Le comité de défense examine la possibilité d'un retrait de confiance au juge d'instruction et à la structure chargée de l'enquête, a-t-il ajouté, évoquant l'éventualité d'associer une juridiction étrangère à l'affaire de l'assassinat de Mohamed Brahmi. Zouheir Hamdi, dirigeant du Courant populaire, a déclaré que la justice et le parquet s'obstinent à considérer d'anciens responsables sécuritaires comme simples témoins, en évitant de les accuser et de les poursuivre. Il a accusé à nouveau la Troïka de complicité dans l'assassinat de Brahmi, notant que la non-révélation de la vérité sur ce meurtre jusqu'à ce jour, fournit la preuve que le gouvernement Jomâa n'a pas respecté les points contenus dans la feuille de route. La veuve du martyr, députée à l'Assemblée des représentants du peuple, Mbarka Brahmi a parlé de la création, au sein du Parlement, d'une commission chargée d'enquêter sur les assassinats politiques et le terrorisme.