Depuis qu'il a débarqué en Tunisie, le premier ( ?) responsable technique de l'équipe nationale de football ne cesse de rabâcher les oreilles de ceux qui ont la patience et la politesse de l'attendre et de l'écouter débiter ses précieuses ridicules que notre infortunée sélection «ne dispose ni de Messi ni de Ronaldo». Il feint d'oublier que lui, et en tout respect pour ses immenses et incommensurables qualités de technicien hors pair, qui a bien voulu délaisser toutes les mirifiques propositions d'engagements par les meilleures équipes du monde, pour opter pour notre modeste et insignifiante sélection n'est ni Carlo Ancelotti ni Gerardo Martino pour avoir le privilège de conduire des formations aussi prestigieuses que le Real ou la Barça. «En fin de compte, ce n'est ni Kristic ni Lemerre, il ne faudrait pas être grand clerc pour se rendre compte que pour les quelques jours de travail effectif par an qu'il nous fournit (amusez-vous à faire le compte des heures qu'il consacre à l'équipe sur le terrain, additionnez-les à celles qu'il passe dans un avion, déduisez-les de celles qu'il réserve à «l'observation » des joueurs et aux tirages au sort à l'autre bout du monde, multipliez-les à celles qu'il se donne pour des visites de travail ou privées et les conférences de presse insipides et sans relief, etc.) et vous aboutirez à une seule et unique conclusion : la Tunisie qui est en plein marasme économique, aurait mieux fait d'orienter cet argent dépensé pour se faire insulter et réduire à moins que rien, pour construire une petite usine à l'effet d'y employer une bonne dizaine d'ouvriers. Soyez certains, messieurs, que ce qui précède n'est pas notre prose, mais bien celle d'un groupe de jeunes qui, dans le train, discutaient de ce que faisait monsieur «Charles Dickens» en Tunisie. Vous avez bien compris que l'homme qui ne savait pas encore qu'il était bien à la tête d'une équipe de Tunisie et non pas du Real ou de la Barça est, et le demeure encore, un illustre inconnu. Au point que l'on confonde son nom à celui du célèbre auteur de Monsieur Pickvick. Et cela nous ramène à notre enfance. Au temps où nous étions tenus de transformer un roman en pièce de théâtre. Une réplique pour nous demeurée inoubliable : «Vous êtes un imposteur, monsieur. - Un quoi ? demanda M. Winkle en tressaillant. - Un imposteur, monsieur. Et je parlerai plus clairement si vous le désirez : un blagueur, monsieur». A bon entendeur salut, Monsieur...Dickens