Pour éviter le veto américain, les Palestiniens sont prêts à amender le texte du projet de résolution présenté, avant-hier, par la Jordanie Exaspérés par des années de discussions stériles sans aucune perspective d'un Etat indépendant, les Palestiniens ont soumis, avant-hier, par l'intermédiaire du royaume hachémite jordanien, seul pays arabe représenté au Conseil de sécurité de l'ONU, un texte de projet de résolution qui met en exergue « l'urgence de parvenir à une paix globale, juste et durable » dans un délai de douze mois après l'adoption de la résolution. L'un des « paramètres » d'une solution négociée se résume essentiellement en « un retrait complet et par étapes des forces de sécurité israéliennes, qui mettra fin à l'occupation commencée en 1967 (...) dans un laps de temps raisonnable, qui ne devra pas dépasser la fin de l'année 2017 », précise le texte soumis par la Jordanie. Or, selon les bruits qui courent dans les travées des Nations unies, un diplomate américain a affirmé, sous le couvert de l'anonymat, que ces deux délais définis par les Palestiniens sont a priori difficilement acceptables pour les USA. En effet, les enfants de l'Oncle Sam n'ont cessé de répéter qu'un accord de paix israélo-palestinien « ne peut résulter que de négociations directes, et non d'une initiative unilatérale à l'ONU ». Il faut dire qu'avant même que la résolution ne soit présentée, les Etats-Unis avaient déjà brandi la menace du veto. Face à cette menace du très influent allié d'Israël, les Palestiniens se sont dits prêts, s'il le faut, à amender la résolution soumise, avant-hier, pour éviter tout veto US. Israël courroucé, la Ligue arabe pleine d'espoir « Les autorités palestiniennes ne ferment pas la porte à la poursuite des négociations, y compris avec les Américains s'ils le souhaitent », pour modifier ce texte, a ainsi déclaré l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour. De son côté, la Ligue arabe a déclaré, hier, qu'elle nourrissait beaucoup d'espoir pour que la représentation américaine aux Nations unies ne puisse utiliser son veto contre un projet de résolution soumis par les Palestiniens qui ambitionne de parvenir rapidement à un accord de paix avec Israël. Enfin, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a rappelé, hier, qu'Israël n'acceptera « jamais les diktats unilatéraux ». Le président palestinien, Mahmoud Abbas, « pense pouvoir nous menacer en prenant des mesures unilatérales. Il se trompe et ne comprend pas que son pouvoir sera renversé en Cisjordanie par le Hamas comme cela s'est passé à Gaza », a communiqué Netanyahu.