Demandées par la centrale syndicale depuis plusieurs mois déjà, les négociations sur l'augmentation des salaires dans le secteur public et la fonction publique devront être entamées, selon toute vraisemblance, avec le nouveau gouvernement et non avec le gouvernement de Mehdi Jomâa, comme l'a souhaité l'Ugtt. Hier, le sujet a été au cœur de la réunion du président de l'Assemblée des représentants du peuple, Mohamed Ennaceur, avec les représentants des groupes parlementaires, et en présence du ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, ainsi que du ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbaii. A en juger par les déclarations des uns et des autres, une semaine après la rencontre entre le secrétaire général de l'Ugtt, le chef du gouvernement et Mohamed Ennaceur, il n'y a eu aucun avancement. Tenir compte de la situation financière du pays « Suite à l'insistance du gouvernement de reporter les négociations pour éviter la prise de décisions et de mesures qui engageraient le prochain gouvernement...nous nous sommes réunis pour tenter de dépasser les difficultés autour de la question des augmentations salariales », indique sobrement le communiqué final de la rencontre d'hier. « D'une part, nous somme conscients du fait qu'il faut rehausser le pouvoir d'achat des fonctionnaires, mais au même moment, nous avons des équilibres budgétaires à rationaliser », souligne Mohamed Ennaceur. « La marge de manœuvre n'est pas énorme », avoue de son côté le ministre de l'Economie et des Finances Hakim Ben Hammouda. En gros, il y aura très certainement des augmentations salariales dans le secteur public, mais cela ne sera pas fait de gaieté de cœur, et encore moins aux taux qu'espère obtenir la centrale syndicale à la fin des négociations. « Les négociations générales doivent prendre en considération la situation financière difficile du pays, prévient Hakim Ben Hammouda. La masse salariale représente aujourd'hui 11.2 millions de dinars, soit plus de 30% du budget. C'est en tenant compte de ces paramètres que les négociations doivent démarrer ».