Une petite croissance de 2,8%, un déficit budgétaire de 4,6%, un endettement extérieur (libellé en devise) de 43,7%, un taux d'inflation de 5% en glissement annuel... autant d'indicateurs qui affichent des tendances positives et encourageantes Bien que la relance économique ne sera pas pour cette année, le « risque Tunisie » est désormais jouable. L'année 2015 est une autre année de transition, se sont accordés à dire le ministre de l'Economie et des Finances, M. Hakim Ben Hammouda, et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, M. Chedly Ayari, lors d'une réunion avec des journalistes, organisée, hier, au siège de la BCT. A cette occasion, les deux concepteurs des politiques budgétaire et monétaire ont brossé un tableau détaillé de l'économie tunisienne, avec des indicateurs dans le rouge, d'autres dans le vert ainsi que des tendances diverses. « C'est un tableau dynamique », a relativisé le gouverneur de la BCT, rappelant qu'aucune économie au monde ne présente un bilan ou tout est dans le vert. Une petite croissance de 2,8%, un déficit budgétaire de 4,6%, un endettement extérieur (libellé en devise) de 43,7%, un taux d'inflation de 5% en glissement annuel... autant d'indicateurs qui affichent des tendances positives et encourageantes. « Pour l'inflation, l'objectif est d'atteindre 4% en deux ans », a fait part le gouverneur, soulignant qu'un niveau d'inflation est bien nécessaire pour toute économie, à l'image du cholestérol dans le corps humain. Le rouge domine la partie du tableau qui affiche l'investissement, le taux de change et surtout le déficit courant, la grande faiblesse de l'économie tunisienne. En effet, avec 13,6 milliards de dinars, soit presque 9% du PIB, le déficit courant nourrit les risques d'une dérive néfaste de l'économie, à laquelle la BCT n'a cessé d'en alerter dans ses communiqués. D'ailleurs, les marges de manœuvre à cet égard sont limitées « puisque notre modèle de consommation et de production sont prisonniers de l'énergie fossile », a souligné M. Ayari. En somme, la situation de l'économie tunisienne, au début de cette année, est bien meilleure de celles des dernières années, a-t-il noté. Du même avis, M. Hakim Ben Hammouda a rappelé les deux communiqués des agences américaines de notation, Fitch Rating's et Moody's, qui promettent une appréciation des perspectives de l'économie tunisienne de négative à stable, au mois de mars prochain. A cet égard, un effort a été consenti par la partie tunisienne pour convaincre ces deux institutions d'avancer leurs révisions de la note de la Tunisie du mois d'avril au mois de mars et de publier dès le mois de janvier des communiqués pour annoncer la couleur de ces travaux, a fait savoir M. Ben Hammouda. Toutefois, la Tunisie figure toujours parmi les pays de « la catégorie spéculative ». Anticipant cette amélioration, les autorités financières tunisiennes ont programmé au cours du mois courant une sortie sur le marché internationale, qui permettrait de vérifier cette appréciation. Un financement qui fera face aux besoins financiers du premier trimestre 2015. Les financements des institutions multilatérales interviendront au deuxième trimestre. Et pour subvenir aux besoins du troisième trimestre des Sukuks seront émis, après la révision des lois. C'est le fruit d'une nouvelle culture de suivi des finances publiques basée sur des projections et non pas une gestion au quotidien, a souligné le ministre.