On jouera pour la neuvième place désormais et c'est là que se situe actuellement notre vraie valeur. La Tunisie devait plier bagage hier matin après la raclée administrée par la «Roja» aux nôtres. Devant un public tout acquis à sa cause (tout au long de sa participation d'ailleurs), le sept national n'a jamais donné l'impression de faire partie du gotha mondial, ce cercle assez restreint où les Européens (Allemagne, Espagne, Danemark, Suède, quelques pays de l'Est et surtout la France) écrasent toute concurrence via une insolente mainmise sur le handball mondial. Certains détracteurs diront que c'était plus que prévisible. La courbe du sept tunisien n'ayant fait que décliner depuis 2005, année faste pour notre handball, avec une équipe à son apogée et une campagne mondiale réussie sur tous les plans. Puis, on se repose sur ses lauriers (à l'exception de la finale perdue en coupe du monde 2006). Certes, notre handball a eu son heure de gloire, nos joueurs sont devenus «bancables» (plus de visibilité et ouverture à l'international). Mais de toute évidence, quand le noyau dur de 2005 est le même que celui de 2015 (Hmam, Tej, Mgannem), il y a de quoi se poser des questions. Quand l'ambiance n'est pas au beau fixe, en pleine compétition (formation de cliques), un coach qui nage en plein surréalisme, prendre des claques devient inévitable, comme celle administrée par la Macédoine. Du délire d'un staff technique au manque de rigueur des joueurs en passant par une préparation boiteuse, la Tunisie a récolté ce qu'elle a semé, se tirant une balle dans le pied comme on dit. C'est dire combien les puristes ne s'attendaient pas à un miracle face aux maîtres incontestés de la sphère handballistique mondiale, l'Espagne. Une Tunisie inodore, incolore Vainqueurs sans surprise, à la régulière, les Espagnols ont survolé la rencontre de bout en bout. Une promenade de santé, un galop d'entraînement face à des Tunisiens impuissants et effacés pour ne pas dire indifférents. Les nôtres furent dominés de la tête et des épaules, du début jusqu'à la fin. Le sept de Hasanefendic n'a même pas fait illusion en début de match (aucun effet de surprise). On n'ira pas jusqu'à leur demander de tirer le «diable par la queue». Mais vu le niveau de la «Furia Roja», un véritable rouleau compresseur, l'effet de surprise, l'envie, la détermination, la solidarité et la générosité n'auraient pas été de trop. A contrario, nous assistâmes à un match à sens unique, dès les trois coups. Quatre buts encaissés d'entrée, puis le large pris par les Ibériques (11-5). Seul Alouini (lancé par la suite) a tenté d'éviter cette «déculottée». En vain. L'adversaire prend le large et bis-repetita après la pause. L'Espagne déroule, la Tunisie acquiesce et surtout encaisse. Même si Marouane Megaiez a, par la suite, sorti le grand jeu, les carottes étaient déjà cuites. La Tunisie n'avait ni le niveau, ni les moyens, ni les ressources et sûrement pas le cœur à l'ouvrage. Une déception de plus, une déception de trop. A des années-lumière de ce qu'exige le haut niveau mondial. On jouera pour la neuvième place désormais et c'est là que se situe actuellement notre vraie valeur.