Habib Essid règle aujourd'hui les derniers détails relatifs à la formation de son deuxième gouvernement. Les noms des ministres et secrétaires d'Etat seront annoncés lundi prochain. Ennahdha aura un poste de ministre et trois secrétaires d'Etat et l'UPL garde ses trois portefeuilles ministériels avec la possibilité de voir Mohsen Hassen permuter avec Selma Rekik Elloumi «La liste des ministres qui formeront le gouvernement bis de Habib Essid sera bouclée aujourd'hui vendredi 30 janvier. Il la soumettra le lundi 2 février au président de la République, avant de l'annoncer le jour même à l'opinion publique». C'est là la principale information qui a filtré, hier, des négociations que mène toujours le chef du gouvernement désigné qui a rencontré, le matin même, une délégation de Nida Tounès conduite par Taïeb Baccouche, secrétaire général du parti, et devait accueillir les représentants du Front populaire dans l'après-midi, comme l'a souligné Zied Lakhdhar, membre de la coordination des secrétaires généraux du Front. L'on apprend, d'autre part, que la séance plénière de l'Assemblée des représentants du peuple devant être consacrée à l'adoption du règlement intérieur a été reportée à mardi 3 février. Ainsi, Habib Essid sera dans les délais constitutionnels pour solliciter, le lendemain, soit mercredi 4 février, la confiance des députés. Un ministre et trois secrétaires d'Etat pour Ennahdha Quant à la participation d'Ennahdha au gouvernement, «il est maintenant quasi certain qu'elle sera représentée par un ministre (Samir Dilou, qui bénéficie de la sympathie de Béji Caïd Essebsi) et trois secrétaires d'Etat qui n'appartiennent pas au premier rang parmi les leaders du parti. Pour sa part, Al Moubadara se contentera d'un seul ministère dont nous découvrirons aujourd'hui (vendredi) le nom», révèle une source informée auprès du parti de Kamel Morjane. Les ministères de l'Intérieur et de la Justice cherchent toujours leurs locataires au cours des cinq prochaines années. «Ennahdha campe encore sur sa position initiale : la neutralité absolue des futurs ministres de l'Intérieur et de la Justice ou au moins des personnalités qui auraient son aval», précise une autre source. Restent l'Union patriotique libre et Al Massar. «La dernière rencontre qui a groupé mardi dernier Slim Riahi, président de l'UPL, avec Habib Essid s'est soldée par un accord selon lequel nous garderons les trois ministères qui nous ont été confiés, à savoir la Jeunesse et les Sports, le Développement économique et le Tourisme, avec l'éventualité de voir Mohsen Hassan, désigné ministre du Tourisme, permuter avec Selma Rekik Elloumi, désignée à la tête du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi», indique une source informée auprès du parti. Pour ce qui est d'Al Massar, «c'est définitif, il obtiendra un poste de secrétaire d'Etat (Environnement au ministère de l'Agriculture ou au ministère des Transports)». Du côté d'Afek Tounès, un mot d'ordre général : ne rien révéler aux médias en attendant que Habib Essid rende sa copie. «Ne ne voulons pas refaire les erreurs commises à l'occasion des négociations pour la formation du gouvernement dont la liste a été annoncée le vendredi 23 janvier», estime une responsable du parti tenant à garder l'anonymat «pour ne pas influencer les décisions de dernière minute qu'aura à prendre le chef du gouvernement désigné. En attendant que les ministres et secrétaires d'Etat soient connus, il est un constat que se partagent l'ensemble des sources contactées par La Presse : la représentation de toutes les régions est garantie au sein du gouvernement. Même les gouvernorats de Kébili, Tozeur et Tataouine, qui ont été ignorés dans le gouvernement du 23 janvier, seront présents dans celui qui sera annoncé mardi prochain». Et les analystes de relever que les pourparlers ayant accompagné la formation des deux gouvernements Essid ont montré que «la longévité de Bourguiba et de Ben Ali a sécrété des lobbies dissimulés. Et ces lobbies sont des lobbies régionaux, financiers et syndicaux».