Passées la colère et la dénonciation, les autorités du foot veulent apporter une réponse ferme et réfléchie au scandale de Bata La cruelle élimination des Aigles de Carthage samedi dernier en quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations ne passera pas comme une lettre à la poste. Loin s'en faut! En d'autres circonstances, elle n'aurait ému que l'univers du foot national. Mais là, compte tenu de l'énormité du forfait commis aux dépens de la sélection représentative, d'un certain sentiment de «hogra» (que l'on peut traduire par mépris) exprimé au détriment des Aigles de Carthage, un simple fait de sport se transforme carrément en une affaire qui appelle l'intervention des plus hautes autorités politiques du pays. Dès le lendemain de la rencontre, le président de la République a invité la tutelle, ministère des Sports et bureau fédéral, «à défendre le sport tunisien par tous les moyens sportifs et juridiques». En prenant contact par téléphone à partir de Bata avec le président de la fédération, Wadi El Jery, il a insisté afin que les droits sportifs de la Tunisie ne soient pas bradés. Dans la foulée, deux membres tunisiens des commissions de la Confédération africaine (CAF) présentaient leur démission : Wadi El Jery de la commission d'organisation de la Coupe d'Afrique des nations et Chihab Belkhiria de celle financière. Deux retraits qui se veulent l'illustration d'un net refus de la banalisation d'un tel hold-up sportif. Dans la soirée, en accueillant l'équipe nationale à son retour à Tunis, le ministre des Sports, Saber Bouatay, annonçait qu'une réunion des autorités sportives, prévue dans les prochains jours, va permettre de définir une position. La Tunisie pourrait demander l'ouverture d'une enquête sur l'attitude arbitrale dans le quart de finale de samedi soir. Sans pudeur La Confédération africaine doit apporter des réponses à ce que d'aucuns appellent une grossière farce signée le Mauricien Rajindraparsad Seechurn. Il y a fort à parier que, dans cette ambiance délétère qui marque cette phase de la 30e Coupe d'Afrique des nations, l'establishment de la CAF va s'employer à arrêter les frais, comme on dit, en mettant un terme à toutes les dérives possibles. Le scandale du quart de finale Tunisie-Guinée Equatoriale jette déjà un grand froid sur la compétition qui se poursuit à Malabo et Bata. Certes, les coups de pouce généreux et les cadeaux les plus inattendus appartiennent à l'histoire des joutes mondiales ou continentales lorsqu'il s'agit de pousser le plus loin possible le pays organisateur,mais, en Afrique, cela prend des proportions beaucoup plus scandaleuses qu'ailleurs, sans la moindre pudeur. A fortiori dans cette édition où il fallait renvoyer l'ascenseur à la Guinée Equatoriale qui a, d'une certaine manière, tiré une épine du pied des nababs de la CAF en relevant le Maroc pour organiser au pied levé cette édition de toutes les controverses. De tous les scandales.