Les tractations se poursuivent. Des factions se prononcent pour un Conseil présidentiel de transition Sanaa — Les tractations politiques devaient reprendre hier soir au Yémen, a annoncé une source au bureau de l'émissaire de l'ONU, après l'expiration d'un ultimatum fixé par la puissante milice chiite des Houthis à la classe politique pour s'entendre sur une sortie de crise. Jamal Benomar, représentant de l'ONU, avait annoncé, mercredi soir, une reprise des négociations, à l'issue d'une réunion, sans résultat, qui a rassemblé pendant quatre heures plusieurs partis politiques non alliés aux Houthis, maîtres de la capitale Sanaâ. Une nouvelle rencontre était prévue dans la soirée d'hier, a indiqué une source au sein de bureau de M. Benomar. Mercredi, le diplomate marocain avait indiqué qu'il ne saurait accepter, en tant que représentant de l'ONU, qu'une solution pacifique (...), fruit du dialogue et de la négociation. Il a exhorté tous les protagonistes à parvenir rapidement à une solution pacifique de la crise, exacerbée par la démission, le 22 janvier, du gouvernement et du président Abd Rabbo Mansour Hadi sous la pression des Houthis qui avaient alors pris le contrôle du palais présidentiel à Sanaâ et renforcé leur emprise sur la capitale yéménite. Selon l'agence officielle Saba, M. Benomar a rencontré mercredi les ambassadeurs des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, de Russie et d'Iran dans le cadre de ses efforts pour trouver une solution à la crise. L'Iran a été accusé dans le passé d'aider les Houthis qui n'ont cessé d'étendre leur influence au Yémen depuis leur entrée dans Sanaâ le 21 septembre 2014. Les consultations de mercredi avaient impliqué notamment des représentants du parti islamiste sunnite Al-Islah, du Parti socialiste et d'autres formations des mouvances nationaliste et panarabe. Dimanche, les Houthis avaient donné trois jours aux autres forces politiques pour trouver une sortie de crise, faute de quoi, avaient-ils dit, ils allaient décider de l'avenir de l'Etat avec leurs alliés. Cet ultimatum avait été annoncé au terme d'une réunion à laquelle avait participé le parti de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, mais qui avait été boycottée par les autres formations politiques. Sur le terrain, la tension reste vive dans le pays où quatre policiers ont été tués dans une attaque hier à Aden, principale ville du Sud, selon une source de sécurité. L'attaque à l'arme automatique et aux obus a été lancée par des hommes armés du Mouvement sudiste, une alliance de groupes séparatistes, contre les policiers en faction sur une place de Mansoura, un quartier d'Aden, a-t-on ajouté de même source. Un conseil présidentiel Par ailleurs, la plupart des factions politiques du Yémen se sont mises d'accord pour le lancement d'un conseil présidentiel de transition, ont annoncé hier les négociateurs deux semaines après la démission du chef de l'Etat. Il sera chargé de conduire le pays pendant une période d'un an. Le mouvement chiite houthi, qui est devenu l'organisation la plus influente du pays, avait donné jusqu'à mercredi aux factions politiques rivales pour trouver une issue à la crise provoquée par le départ du président Abd Rabbou Mansour Hadi, le 22 janvier. Dans le cas contraire, le mouvement menaçait d'imposer une solution unilatéralement. Des représentants de neuf groupes ou partis, dont la faction séparatiste Herak, établie dans le sud du Yémen, ont approuvé le lancement d'un conseil présidentiel de cinq membres, dirigé par Ali Nasser Mohammed, ancien chef de l'Etat du Yémen du Sud avant l'unification avec le Yémen du Nord en 1990. Des discussions se poursuivaient avec le parti islamiste sunnite Islah et avec le parti socialiste yéménite qui devaient donner une réponse à cette proposition de transition, a dit une source proche d'Ali Nasser Mohammed.