«La Russie doit mettre un terme au conflit», déclare Kerry, en visite à Kiev Kiev — La Russie doit s'engager immédiatement à un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine et cesser d'y soutenir les rebelles prorusses, a déclaré, hier à Kiev, le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Il a souligné que les Etats-Unis ne recherchaient pas le conflit avec la Russie et étaient favorables à un règlement pacifique du conflit ukrainien qui a provoqué la pire détérioration des relations entre Moscou et l'Occident, depuis la fin de la Guerre froide. Mais, a-t-il insisté, la Russie doit également faire ses choix pour mettre un terme au conflit qui dure depuis près de dix mois et a fait plus de 5.300 morts. Kerry n'a en revanche rien dit sur d'éventuelles livraisons d'armes létales américaines à l'Ukraine, une annonce qu'espéraient les autorités pro-occidentales de Kiev. «Il est nécessaire qu'il y ait un engagement immédiat à un véritable cessez-le-feu, qui n'est pas seulement un bout de papier avec des paroles, mais qui est suivi d'actions concrètes», a déclaré Kerry au cours d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Petro Porochenko. Il a également estimé que l'agression russe dans l'est de l'Ukraine était la plus grande menace pour Kiev. «Nous voulons une solution diplomatique, mais nous ne pouvons pas fermer les yeux lorsque les chars depuis la Russie traversent la frontière et arrivent en Ukraine. Nous ne pouvons pas fermer les yeux, lorsque les combattants russes en uniforme sans insigne traversent la frontière», a-t-il poursuivi. «Retirer les armes lourdes de la ligne du cessez-le-feu (...) serait une première mesure de confiance qui permettrait une solution pacifique. Deuxièmement, retirer les troupes étrangères et les armes lourdes de l'Ukraine, ce qui mènerait vers une troisième mesure : respecter la frontière internationale», a-t-il insisté. Les Etats-Unis et Kiev accusent la Russie d'armer les séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine et d'y avoir déployé des troupes, ce que Moscou dément. Hollande et Merkel à Kiev et à Moscou Pour leur part, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel sont arrivés hier à Kiev pour y présenter au président Petro Porochenko un plan visant à ramener la paix dans l'est de l'Ukraine, a indiqué un responsable gouvernemental ukrainien. Après Kiev, ils se rendront à Moscou pour rencontrer aujourd'hui le président russe Vladimir Poutine. «Nous ferons une nouvelle proposition de règlement sur le conflit lui-même, il sera fondé sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a-t-il souligné. «Nous irons la discuter avec le président (ukrainien) Petro Porochenko aujourd'hui (jeudi) et vendredi à Moscou avec le président russe», a notamment déclaré le président français.