Le premier discours du chef du gouvernement, Habib Essid, comportant une esquisse de son programme d'action, fait encore l'objet de réactions de la part des partenaires économiques et sociaux qui veulent se faire entendre, à quelques jours d'un deuxième discours qui porterait sur les programmes de chacun des ministères. La question du choix du modèle économique demeure un axe central autour duquel les analyses tournent afin d'éviter les solutions de bricolage et encore plus l'attentisme, tous deux synonymes d'aggravation de la situation et sources des tensions sociales qui ne cessent de se traduire en protestations et grèves générales, notamment dans les régions intérieures et du Sud. Professionnels et économistes appellent à l'accélération du débat autour des réformes structurelles et stratégiques à engager dans les plus brefs délais, tout en réclamant de rassurer les citoyens quant à leur pouvoir d'achat et les investisseurs quant à la stabilité du pays. Le développement des régions intérieures, l'amélioration de la productivité des différents secteurs et le repositionnement de l'agriculture et autres secteurs vitaux mais en manque de visibilité sont mentionnés comme des priorités pour redresser la situation économique et sociale, en attendant le débat sur les réformes.