La généralisation de la médecine de spécialité dans les régions prioritaires figure en bonne place parmi les préoccupations du ministère de la Santé publique. Une réunion de M. Noureddine Ben Nacef, directeur des ressources humaines au ministère de la Santé, tenue hier, avec des journalistes de la presse écrite a été consacrée à ce thème d'actualité. En effet, un effort particulier est déployé pour améliorer la carte sanitaire du pays. En 2009, la Tunisie a atteint le taux d'un médecin pour 850 habitants contre 2.150 en 1989. Ce taux se rapproche de celui des pays occidentaux. Des programmes de réforme et des stratégies de réhabilitation des établissements sanitaires ont été élaborés dont plusieurs points sont déjà appliqués, notamment l'installation de scanners dans tous les hôpitaux. Toutefois, à cause du manque de médecins spécialiste dans les hôpitaux régionaux, les investissements consentis dans le secteur n'étaient pas bien valorisés. Dans ce même registre, le directeur des ressources humaines s'est félicité de l'intérêt présidentiel accordé à la médecine de spécialité. Il a rappelé les mesures prises au cours du Conseil ministériel de 20 novembre 2009 qui a été consacré à l'examen des moyens de la généralisation de la médecine de spécialité dans toutes les régions. Donc, la stratégie nationale en matière de santé consiste à multiplier le nombre des médecins spécialistes qui exercent notamment dans les zones prioritaires afin de rapprocher les services de santé du citoyen, d'améliorer la qualité des soins et de diminuer la pression sur les grands hôpitaux. A ce titre, onze régions sont considérées prioritaires. Il s'agit de Jendouba, Siliana, Le Kef, Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa, Médenine, Gabès, Tataouine, Kébili et Tozeur. En 2009, on compte 350 médecins spécialistes qui exercent dans ces zones contre 621 dans les autres régions. Cette stratégie favorise les médecins spécialistes tunisiens. Recrutements en augmentation Les années 2010 et 2011 seront caractérisées par l'augmentation des recrutement de médecins spécialiste. En 2011, il y aura ouverture de 150 postes, contre 100 actuellement, en orientant les postes supplémentaires vers les zones prioritaires. Les recrutements sont prévus pour le 1er avril. En plus des médecins spécialistes, il y aura également question de recruter 80 assistants hospitalo-universitaires et 40 assistants hospitalo-universitaires dans le cadre de recrutements exceptionnels. De même, le nombre des postes prévus dans le cadre du concours de résidanat va atteindre 550, contre 500 actuellement, dans le but de renforcer la formation, notamment dans les spécialités de l'anesthésie, la réanimation, la gynécologie et l'obstétrique et la radiologie. Cette stratégie nationale vise, également, le développement de l'expérience de parrainage des services hospitaliers dans les hôpitaux régionaux des zones prioritaires par des services référents dans les hôpitaux universitaires, en œuvrant à mieux les organiser à travers l'établissement d'accords de partenariat dans ce sens. Par ailleurs, les médecins spécialistes de la santé publique exerçant dans les régions sanitaires prioritaires, bénéficient d'une indemnité de plein temps fixée selon deux catégories A et B. La catégorie A couvre les 11 zones prioritaires déjà citées. Le montant de l'indemnité est de 700 dinars. La catégorie B concerne les spécialistes exerçant dans les régions de Kairouan et Béjà. Leur indemnité est de l'ordre de 350 dinars. Dans le même registre, le ministère de tutelle a multiplié les efforts de sensibilisation des médecins spécialistes exerçant à l'étranger pour les amener à regagner la patrie. De même, la stratégie en la matière prévoit à la création de services hospitalo-universitaires dans les hôpitaux régionaux des zones prioritaires et l'encouragement de l'investissement dans le secteur médical privé, dans ces zones.