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Quatre agents de la Garde nationale tombent sous les balles des assaillants de la brigade «Okba Ibn Nafaâ» Condamnation unanime de l'opération terroriste de Boulaâba
C'est au cours d'un guet-apens tendu par les terroristes sur la route reliant Thala à Kasserine que quatre agents de la Garde nationale sont tombés en martyrs. Les traîtres assaillants ont emporté les armes des victimes dont les dépouilles ont été remises hier matin à leurs familles Quatre agents de la Garde nationale sont tombés en martyrs hier dans une attaque terroriste perpétrée dans la localité de Boulaaba (gouvernorat de Kasserine), a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Renforcer la cohésion Les corps des martyrs ont été remis, hier matin, à leurs familles. La remise des dépouilles a eu lieu en présence d'un grand nombre d'agents de la garde nationale, de la police, de la protection civile et de la douane ainsi que de plusieurs habitants de la région et des représentants de la société civile. De son côté, le ministère de l'Intérieur a publié les noms des agents de la Garde nationale tombés en martyrs. Il s'agit de : - l'adjudant Abdelwaheb Nsir (Mahdia) - le sergent Haithem Chaouali (Kairouan) - le sergent Mehdi Abidi (Kasserine) - le sergent Omar Zaltik (Sidi Bouzid) Le ministère de l'Intérieur a, par ailleurs, appelé dans un communiqué dans lequel il a présenté les condoléances les plus sincères aux familles des martyrs, les citoyens, les composantes de la société civile, les partis politiques et les médias à « renforcer la cohésion autour des forces de sécurité intérieure et de l'armée ». La riposte sera forte et sans pitié Par ailleurs, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Laroui, a déclaré que les unités de sécurité vont « frapper fort et sans pitié » en réponse à l'attaque terroriste perpétrée dans la nuit de mardi à mercredi au niveau du carrefour de Boulaaba. Relatant les faits au cours d'une conférence de presse tenue hier au ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Laroui a indiqué que le groupe terroriste est composé de 20 éléments. Ceux-ci ont attaqué une patrouille de la Garde nationale non loin d'un carrefour à une vingtaine de kilomètres de la ville de Kasserine. D'intenses coups de feu ont été tirés en direction de la patrouille par les assaillants qui se sont saisis des armes des agents, a ajouté Laroui. Un échange de tirs a eu lieu entre les assaillants appartenant à la Katiba (brigade) « Okba Ibn Nafaa » et les gardes nationaux, qui se sont défendus avec bravoure, a-t-il encore dit. Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, cette opération « lâche » est menée « en représailles aux succès réalisés par les unités sécuritaires et militaires » qui ont réussi à démanteler des cellules terroristes, à déjouer leurs plans et à neutraliser plusieurs éléments « dangereux » en plus des opérations de pilonnage menées sur le terrain. Laroui a également fait part de la poursuite des opérations de ratissage lancées par les unités sécuritaires et militaires afin de pourchasser ces éléments dans le gouvernorat de Kasserine. Il a cet égard affirmé la détermination du ministère de l'Intérieur à poursuivre la lutte contre le terrorisme et à affecter tous les moyens humains, matériels et logistiques pour préserver la sécurité, la stabilité et l'intégrité du pays. Et d'ajouter : « La lutte contre le terrorisme est un combat de longue haleine. On y essuie des pertes en vies humaines et des dégâts matériels. Cela requiert aussi une conscience citoyenne aiguë et une confiance en soi en réponse à ces criminels ». Mohamed Ali Laroui a annoncé que quatre ministres devront se rendre à Kasserine, Sidi Bouzid, Mahdia et Kairouan pour y assister aux funérailles des quatre gardes nationaux tombés en martyrs dans cette opération terroriste. Mécontentement des forces sécuritaires A Kasserine, une forte tension régnait hier dans les rangs des forces sécuritaires qui se sont rassemblées à l'hôpital régional où ont été admis, vers 2h du matin, les corps des quatre martyrs de la Garde nationale. Les forces sécuritaires ont exprimé leur mécontentement des conditions du travail, et ont protesté contre le manque d'équipements et de renfort sécuritaire, a rapporté la correspondante de l'Agence TAP dans la région. Les protestataires ont précisé que la région où avait eu lieu l'attaque terroriste avoisine la zone militaire fermée de Chaâmbi. La société civile et les partis politiques condamnent Réagissant à cette lâche agression, plusieurs partis et composantes de la société civile ont condamné, dans des communiqués publiés hier, cette attaque. Ils ont exprimé leur solidarité avec les forces de sécurité et de l'armée dans leur lutte contre le terrorisme. Le mouvement Nida Tounès a indiqué que cet acte terroriste « ignoble » est une nouvelle tentative visant à saper le moral des sécuritaires, déstabiliser le pays et menacer la sécurité des citoyens. Il a appelé l'ensemble des forces vives à resserrer les rangs pour faire face à « ces forces obscurantistes ». L'Assemblée des représentants du peuple est appelée aussi à accélérer la promulgation de la loi antiterroriste, a soutenu le mouvement, soulignant que le gouvernement ainsi que toutes les institutions de l'Etat doivent assumer leur entière responsabilité pour accorder la priorité absolue à la lutte contre le terrorisme et ce, dans le cadre d'une approche de sécurité globale. De son côté, le parti Ettakatol a appelé à maintenir la vigilance dans la lutte contre le terrorisme et « ses méthodes abjectes » et à renforcer l'unité nationale en cette « conjoncture délicate» pour faire face à tous ceux qui complotent contre la Tunisie et le peuple tunisien. Ettakatol exhorte toutes les forces politiques et la société civile à davantage de cohésion autour des forces sécuritaires et militaires et à défendre les institutions démocratiques qui demeurent, ajoute le parti, « le plus grand bouclier contre les traîtres et les groupes terroristes criminels ». Le Conseil supérieur islamique a, pour sa part, affirmé que les catégories impliquées dans l'effusion de sang «ignorent l'Islam et dévient du droit chemin», les incitant à «revoir leur interprétation de la religion et à se conformer aux sources reconnues des lois islamiques ». De son côté, l'Union régionale de l'agriculture et de la pêche à Kasserine a exprimé sa solidarité avec les forces sécuritaires héroïques, tous secteurs confondus, et son soutien à leurs efforts pour éradiquer le phénomène du terrorisme dans la région. Pour de meilleures conditions L'attaque terroriste de Boulaaba pouvait être évitée si les sécuritaires travaillaient dans des conditions appropriées, a estimé, d'autre part, la députée Mbarka Brahmi, dans une déclaration à l'agence TAP. Lors du rassemblement hebdomadaire du Front populaire tenu, hier, pour réclamer la vérité sur l'assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Mbarka Brahmi a précisé que des parties syndicales avaient alerté, en vain, les autorités sur le lieu de regroupement de terroristes. Elle a appelé le président de la République, le chef du gouvernement et le ministre de l'Intérieur à accélérer l'enquête sur les assassinats perpétrés contre des politiques et des sécuritaires en Tunisie et à respecter leurs engagements dans ce sens, exprimant sa solidarité avec les forces de sécurité et de l'armée dans leur lutte contre le terrorisme. Mbarki a demandé au ministre de l'Intérieur de dévoiler les parties responsables des fuites d'informations pour le compte des terroristes, exhortant les juges et sécuritaires à œuvrer à faire toute la vérité sur les auteurs et les instigateurs d'assassinats en Tunisie. Au sujet du dossier du martyr Mohamed Brahmi, elle a indiqué que les investigations se poursuivent après l'arrestation du cadre sécuritaire Abdelkarim Labidi qui, a-t-elle affirmé, détient des informations précises sur cette affaire. Les participants au rassemblement ont fustigé le terrorisme sous toutes ses formes, brandissant des slogans réclamant la vérité sur ces assassinats et des portraits des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.