Voici les principales forces armées en présence en Libye, un pays en proie au chaos et à une montée en puissance des organisations jihadistes, dont celle de l'Etat islamique (EI). Fajr Libya (Aube de la Libye) : Coalition hétéroclite de milices notamment islamistes, dont le noyau dur est constitué de groupes de la ville de Misrata (200 km à l'Est de Tripoli), parmi les mieux armés du pays. Elle a lancé en juillet 2014 une opération militaire contre les milices de Zenten (ville située à 170 km au Sud-Ouest de Tripoli) qu'elle a réussi à chasser de la capitale. Des villes de l'ouest libyen, notamment amazighes, ainsi que des milices islamistes modérées comme la Cellule des opérations révolutionnaires de Libye, basée à Tripoli, ont rejoint cette coalition de «révolutionnaires». Fajr Libya contrôle quasiment toutes les villes côtières, de Misrata jusqu'aux frontières tunisiennes, en passant par la capitale et une partie de Djebel Nefoussa, plus au sud, où plusieurs villes sont acquises à sa cause comme Gharyane, Nalout ou Jado. Par ailleurs, Fajr Libya tente de s'emparer des principaux terminaux pétroliers de l'est du pays. Elle a pu avancer sur la côte sans être inquiétée jusqu'à Ben Jawad (600 km à l'Est de Tripoli), en passant par Syrte, où elle est présente mais ne contrôle pas toute la ville, considérée comme un fief des groupes jihadistes. Elle est aussi présente dans le sud, comme à Sebha, et prétend contrôler la majeure partie du pays. L'«Armée nationale libyenne» (ANL) Force paramilitaire créée par le général retraité Khalifa Haftar et d'anciens officiers de l'est de la Libye ayant fait défection au début de la révolte de 2011 contre le régime Kadhafi. L'armée de l'air et sa poignée de chasseurs MiG-23 et MiG-21 ainsi que l'unité des Forces spéciales commandée par Wanis Boukhmada, sont les principales forces ayant rejoint la coalition de Haftar, qui dit combattre le «terrorisme» avec le soutien du gouvernement reconnu par la communauté internationale. Chassée en juillet de Benghazi, à 1.000 km à l'Est de Tripoli, par des milices islamistes, l'ANL a dû se replier plus à l'est vers des villes qui lui sont loyales comme Al-Marj, Al-Baida ou Tobrouk, à la frontière égyptienne. Le général Haftar a, depuis octobre, réussi à reconquérir une grande partie de Benghazi, deuxième ville du pays, mais il fait face toujours à la résistance de groupes islamistes. Dans l'Ouest, Haftar compte sur les puissantes milices de Zenten (anti-islamistes), qui ont annoncé leur ralliement au général et à des tribus de la région comme Ouercheffana ou Rojban. Les Zentanis affirment former le noyau dur de l'armée libyenne. Autres forces en présence: - Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi : Coalition de milices islamistes et radicales constituée pour faire face à l'offensive de Haftar. Elle entretient des liens flous avec Fajr Libya et regroupe notamment la milice Bouclier de Libye, les «Brigades» des martyrs du 17-février et Rafallah Al-Sahati, ainsi que le groupe jihadiste Ansar Asharia, connu comme étant proche d'Al-Qaïda. - Ansar Asharia : Outre Benghazi, ce groupe classé organisation terroriste par l'ONU dispose de filiales à Derna, Syrte et Sabratha (ouest). Plusieurs de ses membres auraient fait défection pour faire allégeance à l'EI. - La filiale libyenne de l'EI : Cette force est bien présente à Derna (est), fief historique des jihadistes en Libye, aux côtés d'autres groupes jihadistes, tout comme à Syrte (450 km à l'est de Tripoli). Le groupe disposerait également de cellules à Tripoli où il a revendiqué récemment une attaque meurtrière contre un hôtel, ainsi que dans le vaste sud désertique. - Force de la Cyrénaïque : Coalition anti-islamiste de tribus locales de l'est libyen dirigée par Ibrahim Al-Jodrane. Elle revendique le fédéralisme et réclame l'autonomie de la région. Ses forces avaient notamment bloqué pendant un an les terminaux pétroliers de l'Est empêchant toute exportation. Jusqu'ici, cette force n'a pas affiché clairement son ralliement à Khalifa Haftar mais elle est hostile à Fajr Libya.