A l'origine, le conflit entre l'Autorité palestinienne et le Hamas Les 1,8 million de Gazaouis déjà confrontés à des conditions de vie difficiles ne seront plus approvisionnés en électricité que six heures par jour, avec l'arrêt annoncé hier, de leur unique centrale électrique à la suite d'une querelle financière entre Palestiniens. L'Autorité de l'énergie de la bande de Gaza, toujours sous le contrôle du Hamas islamiste, a annoncé l'arrêt dans la nuit de mercredi à jeudi de cette centrale qui assure près de la moitié de l'approvisionnement en électricité des Gazaouis. L'Autorité dit dans un communiqué publié sur son site internet qu'une dotation versée par le Qatar, pour payer les taxes sur le fuel nécessaire à la centrale, est à présent épuisée. «Nous ne sommes plus en mesure, désormais, de payer le carburant en raison des taxes qui sont imposées à son achat», dit-elle. Ces taxes sont prélevées par l'Autorité palestinienne, à laquelle le Qatar avait versé en décembre une dotation de 10 millions de dollars pour trois mois. Cette discorde sur le fuel est une querelle supplémentaire parmi de nombreuses autres entre l'Autorité palestinienne et le Hamas, malgré un accord de réconciliation entre organisations palestiniennes en 2014. L'Autorité, basée en Cisjordanie occupée et censée gouverner et la Cisjordanie et la bande de Gaza, a été évincée de ce dernier territoire par un coup de force du Hamas en 2007. Malgré la réconciliation officielle de 2014, le Hamas n'a pas permis à l'Autorité palestinienne de reprendre pied dans la bande de Gaza. «Nous sommes disposés à payer le fuel à condition que les taxes en soient totalement supprimées et qu'il nous soit vendu à son prix d'origine», poursuit l'Autorité de l'Energie avant de prévenir: «La centrale ne repartira pas tant que le problème n'aura pas été résolu de façon radicale». Les Gazaouis, durement éprouvés par la guerre de 2014 qui a laissé en ruines des pans entiers du territoire, puis par un hiver rigoureux, vont ainsi se retrouver avec six heures d'approvisionnement en électricité par jour au lieu de 12 jusqu'alors. La pénurie d'électricité est chronique à Gaza. Elle affecte hôpitaux, écoles, commerces, ou encore usines de traitement des eaux. De nombreux Gazaouis sont équipés de générateurs fonctionnant au combustible. Mais le carburant lui-même est plus rare depuis que l'Egypte a détruit les tunnels reliant Gaza. Outre la centrale, endommagée une nouvelle fois durant la guerre de l'été 2014, dix lignes israéliennes fournissent de l'électricité à Gaza. L'Egypte également, dans une bien moindre mesure, alimente le territoire, soumis depuis 2006 à un blocus israélien.